Le Théâtre du Vieux-Colombier
présente
La Place Royale
Jusqu'au 13 janvier 2013
Auteur: Pierre Corneille
Comédiens : Éric Génovèse : Cléandre, Alain Lenglet : Lysis , Florence Viala : Angélique, Denis Podalydès : Alidor, Elsa Lepoivre : Phylis, Clément Hervieu-Léger : Doraste ,Benjamin Lavernhe : Lycante Et :Dans le rôle de Polymas : Muriel Piquart
Metteur en scène : Anne-Laure Liégeois
L'année 2012 s'achève sur une première, celle de l’interprétation de La Place Royale à la Comédie-Française.
Beaucoup jouée au Théâtre du Marais (88 rue Vieille du temple), lieu des premières pièces de Corneille, cette comédie n'avait jamais été présentée par la Comédie-française, contrairement au Cid ou à L'illusion comique, bien intégrés au répertoire.
Pourtant,au 17 eme siècle, La place royale est une pièce au succès reconnu. Mondory, acteur et chef de troupe au Théâtre du Marais, y sera pour beaucoup. Il fera jouer la première pièce de l'auteur, Mélite (1629), et contribuera à lancer la carrière de celui qui devait être avocat.
La Galerie du Palais (1633), la Place Royale (1634), Médée (1635), l'Illusion Comique (1636)et bien sûr, le Cid (1637), seront présentés au public dans son théâtre, remportant à la fois la renommée pour son auteur mais par la même occasion pour la troupe et son lieu de représentation.
Le rideau s'ouvre, première surprise: le décor, façon années 60. Un parquet de bal aux couleurs jaunes un peu passées, des vitraux violets et bleus en guise de fenêtres. Etonnant, tout comme les comédiens, habillés comme les spectateurs. Rien qui pourrait rappeler la date de la pièce, créée à 28 ans par Corneille(1606-1684), en 1634. Ce parti pris du metteur en scène, Anne-Laure Liégeois, permet de s'approprier un texte en alexandrins afin de lui rendre sa jeunesse.
La chose n'était pas évidente car même si le fond des mots reste intemporel puisqu'il s'agit d'amour, le langage choisi aurait pu subir le passage du temps. Grâce aux habits contemporains des comédiens et ce décor actuel, les cinq actes ne semblent pas avoir vieillis.
Le Vieux-Colombier reprend près de quatre siècles plus tard, la dramaturgie de ce texte. En voulant absolument le placer dans un esprit contemporain, certes une très bonne idée, il tombe néanmoins dans du surfait. Le spectateur a beaucoup de mal à se projeter dans cette salle de bal avec ses boules à paillettes apparentes. Le titre de la pièce présentée en néon jaune au dessus du décor cherche sa place.
Bien sûr, les comédiens sont excellents, ils donnent beaucoup de force à leur personnage auquel on croit sans hésiter. Denis Podalydès est sincère en homme tiraillé entre l'amour de sa maîtresse et son besoin de liberté, Florence Viala, naturelle en maîtresse d'Alidor, et Alain Lenglet très drôle en amant libre.
Le problème pour certains, se fera plus du côté de cette mise en scène statique, un seul décor pour les cinq actes, qui au lieu de fluidifier le texte, l'entraîne rapidement vers l'ennui.
M.D
Théâtre du Vieux-Colombier 75006 Paris
Du 28 novembre 2012 au 13 janvier 2013 du mercredi au samedi à 20h, 16h les dimanches et 19h les mardis |