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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 17:32

Le Théâtre du Palais-Royal

présente

Le repas des fauves


le-repas-des-fauves-2.pngJusqu'au 20 Juillet 2013

 

 

D'après l'œuvre de Vahé KATCHA,

Adaptation et mise en scène : Julien Sibre ,

Assistante mise en scène : Isabelle Brannens,Décor : Camille Duchemin, Réalisation graphique : Cyril Drouin 

Avec : Cyril Aubin, Olivier Bouana, Pascal Casanova, Stéphanie Hédin, Pierrejean Pagès, Jérémy Prévost, Julien Sibre, Caroline Victoria 

 


 

         Nous sommes dans un appartement parisien ,en pleine occupation allemande. Sept amis se retrouvent autour de l’anniversaire de Sophie. Ils chantent, dansent et ne semblent pas très affectés par la situation politique et ses restrictions. Il faut dire que chacun est organisé. Le docteur soigne les allemands, les collaborateurs mais aussi le simple français avec tout de même une nette préférence pour la première catégorie. André ,lui, n’hésite pas à trouver des arrangements pour continuer à remplir son estomac et ,pour ce soir-là, celui de ses convives. Et les autres, a priori plus clairs, ne le sont peut être pas tant que cela.

Françoise impliqué dans la résistance, Pierre  revenu aveugle du front , Victor et sa femme Sophie  soudés, tous sont bien sûr, contre les allemands fascistes et  prêts à tout pour aider la France.


le-repas-des-fauves-palais-royal.jpg

Aider oui, mais de loin..Alors quand deux SS  meurent sous leur fenêtre victimes d’un attentat et que le commandant Kaubach débarque dans leur appartement, que faire ?


Comment réagir ? Ce dernier reconnaît en Victor  son libraire habituel. Cette découverte leur permet une « faveur », choisir eux mêmes, en l’espace de deux heures, qui ,des 7 amis ,deviendront les otages de Kaubach. Il en faut deux, deux qui doivent sacrifier leur vie pour sauvegarder celle des autres, deux innocents qui doivent payer la mort des deux allemand.


  Alors commence un huis clos de plus en plus resserré, où les sentiments de chacun s’extériorisent comme ils peuvent. Lâcheté, traîtrise, vantardise, prostitution, mensonge, non-dits. Mais comment leur en vouloir ? Comment aurions- nous réagi ?


Pendant  1 heure 45 le public retient son souffle. Il n’y a jamais de temps mort, toujours des remises en questions, de l’action. La scénographie mériterait à elle seule une récompense tant elle est bien construite. Derrière les comédiens, un dessin animé en noir et blanc rajoute à l’état général d’anxiété, à la finesse de la mise en scène. Il donne un angle de vue précis de la trame, comme  un œil qui se déplacerait au travers des portes et des rues. Il devient même essentiel pour comprendre les personnages et leur état d’esprit.

  Beaucoup de poésie se dégage de cette œuvre visuelle ,sans fausse note au niveau du jeu des comédiens.


Il n'est pas surprenant que cette pièce jouée au Théâtre Michel l'année dernière ait été récompensée de trois Molières: celui du spectacle privée, de la mise en scène et de l'adaptation.

 

Ceux qui ne l'ont pas encore vu pourront profiter de cette séance de rattrapage: et vraiment on vous le redit, courrez-y!



Infos pratique :

 

Le Repas des Fauves

Théâtre du Palais-Royal

38 rue de Montpensier

75001 Paris

01 42 97 40 00

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 16:29

 

 

Le Musée du Jeu de Paume

présente

Adrian Paci

adrian-paci-1.jpg

Jusqu'au 12 mai 2013

 

 


 

     Encore une première pour le Jeu de Paume, avec cette exposition de l'artiste Adrian Paci, présentée en partenariat avec le Musée d'art contemporain de Montréal.

 

Le travail d'Adrian Paci, entre vidéo, peintures, sculptures et photographies, n'est pas forcément simple à décrypter et pourra en déstabiliser plus d'un. Comme cette vidéo de plus de 6 mns montrant une femme nue évoluant dans un manège de dressage face à son cheval (, 2011) ou cette petite fille, la sienne, se racontant des histoires de guerre, d'animaux et de fuites, au sein d'une vidéo de plus de 7 mns.(Albanian Stories, 1997) Son œuvre The Column, une vidéo de plus de 25 minutes a été spécialement créée pour l’occasion. Le spectateur y découvre un large bateau en provenance pour l'Europe, avec des hommes fabriquant une colonne romaine lors de ce trajet.


L'artiste est né en Albanie qu'il fuit en 1997 lors des émeutes, pour se réfugier en Italie. De là, naît son travail sur les vidéos. Elles sont toujours directement liées à des histoires. Comme ici avec The Column. Un ami restaurateur avait besoin d'une sculpture en marbre pour son château.On lui conseille d'aller se fournir en Chine, où le prix ne pourra qu'être compétitif puisque son matériel sera travaillé lors de la traversée.


«Ca m'a paru tellement bizarre, à la fois aberrant et fabuleux, avec quelque chose de mythologique et, en même temps, de conforme avec la logique de profit capitaliste...J'ai commencé par vérifier que ce mode de fabrication existait réellement. Et j'ai découvert qu'effectivement ils existent, ces 'navires-usines'...»

adrien-paci-copie-1.jpg

 


Il y est souvent question de temps, de cérémonies, de rites, de retour chez soi. C'est d'ailleurs le titre donné à l'une de ses séries de photographies, Home to Go (2001, 9 photographies.)

«Pour moi, le retour chez soi n'évoque pas la question de l'émigration mais une question plus profonde que la quête d'une stabilité perdue....mais dans un sens plus large, je dirais que le chez soi, c'est quelque chose qui nous manque toujours. »


 

Une exposition enrichissante où il faudra prendre le temps de découvrir l'artiste et ses messages. Impossible sinon de l'apprécier  à sa juste valeur.

M.D

 

 

 

Infos pratiques :


Jeu de Paume

1 Place de la Concorde 

75008 Paris
01 47 03 12 50

info@jeudepaume.org
Mardi (nocturne) : 11h à 21h
Mercredi à dimanche : 11h à 19h
Fermeture le lundi, y compris les lundis fériés.

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 14:58

Le Musée du Jeu de Paume

présente

Laure Albin Guillot


affiche-jeu-paume.jpg

Jusqu'au 12 mai 2013

 

 


 

   Belle idée de présenter, et pour la première fois, celle que nous connaissons tous mais dont le nom reste pourtant méconnu.


    Ses portraits d'abord. Louis Jouvet photographié en 1925 ajustant ses lunettes, Colette,André Gide, Jean Cocteau, Paul Valéry.

Travaillés, réfléchis, complétés d’accessoires avec des effets de cadrage et de retouche,  Laure Albin Guillot se place du côté des pictoralistes (La photographie se travaille comme une véritable peinture. Le modèle et son esthétisme comptent plus que la photo elle-même) ;

Elle séduit, sa côte grimpe sans peine et reçoit en 1922 la médaille d’or au concours de la Revue française de photographie.AlbinGuillot_Jouvet.jpg


La publicité lui fait rapidement les yeux doux, d'autant plus que 'style français' plait, l'artiste est une vraie parisienne. La même année, elle publie dans Vogue et ouvre son propre cabinet de portrait dans sa ville de naissance. Suivent des publications pour Les Modes, L'officiel de la couture et de la mode de Paris..

En 1925, elle devient membre de la Société Française de Photographie(SFP), plus rien n'est à prouver.


Avec la publication de son livre Micrographie Décorative en 1931, sa reconnaissance dépasse même les frontières. Des végétaux, minéraux,diatomées sont saisis au microscope, mélangeant sciences et art dans une vision très abstraite.

Puis l'artiste illustrera de nombreux ouvrages, Le Narcisse de Paul Valéry (en 1936), Nouveaux destins de l'intelligence française (1942) ; et publiera un grand nombre de livres d'artistes : Petits métiers de Paris (1942), Splendeurs de Paris (1945), Illustration pour les Préludes de Claude Debussy (1948)..

 

Présidente de l'Union féminine des carrière libérales et commerciales (en 1931), nommée chef de service des archives photographiques de la direction générales des Beaux-Arts (en 1932) directrice de la Cinémathèque nationale (en 1933),  Laure Albin Guillot a su s'imposer autant dans son art que dans son métier. Ce qui n'était pas évident en tant que femme.

 

Cette exposition a le mérite de montrer la carrière d'une femme dans la première moitié du XXème siècle et par là même, les changements de la professionnalisation des femmes et leur place dans notre société.

 

Jusqu'en 1907 et de par le code civil de 1804, la femme mariée ne peut travailler. La photographe se marie en 1897. Mais la guerre de 14-18 amène des contradictions entre la loi et les usages. La femme remplace l'homme parti au front, elle ne peut plus être dépendante.

Laure Albin Guillot publiera donc ses photographies, moyennant salaire.

Dans les années 1930, les femmes artistes deviennent ainsi plus exposées, avec par exemple dans le milieu de la photographie : Lee Miller, Lisette Lodel, Dora Maar etc..

 

Laure Albin Guillot présentera en 1937 (en tant que Présidente de l'Union féminine des carrière libérales et commerciales) au sein même du Jeu de Paume, une exposition intitulée : «  Les femmes artistes d'Europe ».

Lui rendre hommage, à elle, à sa carrière, à la place de la femme qu'elle aura sans aucun doute amélioré, était plus que mérité.

M.D

 

 

Infos pratiques :


Jeu de Paume

1 Place de la Concorde 

75008 Paris
01 47 03 12 50

info@jeudepaume.org
Mardi (nocturne) : 11h à 21h
Mercredi à dimanche : 11h à 19h
Fermeture le lundi, y compris les lundis fériés.

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 11:06

 

Le Musée du Luxembourg

présente

Chagall 'Entre guerre et paix'


affiche-chagall.jpg

Jusqu'au 21 Juillet 2013

 

 


 

      Depuis la fin du mois de février, que ce soit à Paris sous le titre 'Entre guerre et paix' ou à Nice avec 'D'une guerre l'autre', l'artiste Chagall est mis à l'honneur.


Si à Nice, vous pouvez admirer les dessins du peintre, la capitale propose quant à elle une exposition de plus d'une centaine d'oeuvres retraçant un siècle de la vie de cet homme décédé à l'âge de 98 ans: les guerres connues, les paix appréciées, sa Russie natale ou son amour pour Paris qu'il découvre en 1911. Il devra pourtant  tout quitter face à la montée du nazisme. Les Etats-unis l’accueilleront mais ses toiles continueront de traiter des problèmes européens (cf:La guerre peint en 1943 ou le thème de la crucifixion). Il revient en France dès que les événements politiques sont tassés, et s'installe à Vence, moments plus doux où les souvenirs restent très présents.(comme ceux de sa femme au travers de mariés heureux ou de couples enlacés )

 

L'exposition s'attache à démontrer comment les événements historiques ont contribué à alimenter l'oeuvre du peintre. S'il n'en parle jamais expressément, ses toiles le font pour lui.Chagall peint une réalité surnaturelle, dite irréelle selon ses termes. Montrer ce qu'il y a derrière les choses lui permettra sans aucun doute d'accepter certains moments tragiques de sa vie comme le décès de sa femme Bella(en 1944) qui continuera d'hanter ses peintures, même après sa nouvelle rencontre avec Virginia.( cf: sa toile L'âme de la vie, peint en 1945)

 

Chagall-L-ame-de-la-ville-1945.jpg

 

Si Chagall peint le rêve, si ses animaux, véritables sujets de la toile, pourraient faire penser à du surréalisme, l'homme ne s'identifiera jamais à un courant de peinture. Ses animaux sont bien souvent une façon de se peindre lui-même et ce qui pourrait passer pour du rêve, n'est souvent qu'un message très réaliste.

 

La scénographie du Musée du Luxembourg, aux tons clairs, permet de mettre en valeur les tons colorés, le sujet et la forme des toiles de l'artiste.


Il faudra tout de même vous armer de patience pour accéder à ces toiles, le nombre de visiteurs étant très important.Et surtout, si vous le pouvez, évitez les week-ends à moins de vouloir jouer des coudes pour essayer d'apercevoir les toiles..

 

Mais ce monde est justifié, l'exposition est tout simplement magnifique!

 

M.D

 

 

 

infos pratiques :

Musée du Luxembourg

19, rue de vaugirard

75006 Paris

10h à 19h30 mardi, mercredi, jeudi et week-end

10h à 22h lundi et vendredi.

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 15:02

La Maison Européenne de la Photographie

présente

Hervé Guibert


photo-guibert.jpg

jusqu’au 10 avril 2011

 


 

 

Evénement à la MEP: la première rétrospective du photographe et écrivain Hervé Guibert, décédé en 1991 du sida,à 36 ans,laissant derrière lui une œuvre riche et hétéroclite. Quelques 230 clichés racontent sa vie, ses proches, ses obsessions.


 En 1976, il rencontre Thierry Jouno, directeur du centre socioculturel des sourds à Vincennes, avec qui il entretien une relation ambiguë, celui-ci étant marié. Il sera présent dans ses photographies, dans ses écrits également. Dans son livre posthume Le mausolée des amants*, l’auteur lui écrit des mots très touchants. "Si tu viens ici pendant mon absence, pense que je pense à toi, souvent, souvent, jusque dans mon sommeil, et même très loin de toi, comme une incrustation vivante qui chauffe tous les conduits de mon corps et de ma tête, jusque dans le froid, jusque dans le vide. Et si je venais à mourir (...) je voudrais être pour toi cette incrustation-là, qui dilaterait légèrement ces mêmes conduits mais en laissant couler beaucoup d'autres flux, sans jamais peser, comme une présence très forte dans l'oubli et l'affection, loin du malheur et de l'obsession : en cas de mort, je ne veux pas t'obséder je veux être un souvenir doux, un anneau invisible, un cœur cousu sans couture, sans cicatrice, sous ta propre peau..." herve-guibert.jpg 

 

Quand il apprendra être atteint du sida, il insistera pour se marier avec  Christine ,  compagne de Thierry Jouno . Il s’agissait pour lui de préserver les deux enfants du couple, Thierry et Christine étant eux-mêmes atteints de cette maladie: «  Hervé a commencé à penser au mariage . .quand il a su que nous avions tous les trois été contaminés par le virus du sida. Thierry m’en a parlé d’abord.  Bien sûr, dans un premier temps, me marier avec Hervé me paraissait incongru. Lorsque finalement j’ai accepté..ils ont été tous deux soulagés. Le mariage a eu lieu le 15 juin 1989, à Paris..C’était un mariage secret..nous n’avions pas d’alliance. Après la cérémonie, chacun est reparti de son côté..nous étions très émus..c’était la concrétisation de quelque chose qui existait : une grande histoire d’amour à trois. » raconte Christine Guibert dans le livre de Brigitte Ollier.


Des clichés d’isabelle Adjani attirent le visiteur. Elles ont été prises en 1980, au Jardin des plantes. Le photographe avait un projet pour elle : un film, La liste noire, dont elle aurait eu le premier rôle. Elle refusera, sûrement une grande déception pour son auteur.


Ce photographe écrivain sera encore réalisateur avec un documentaire créé entre 1990 et 1991, le mettant en scène face à sa maladie.  La pudeur ou l’impudeur ne sera diffusé qu’en janvier 1992, à titre posthume sur TF1. Pascale Breugnot productrice de télévision se souvient : « Après sa mort, La pudeur ou l’impudeur est programmé un soir, à 23h30. Et puis, tout à coup, le Conseil National du Sida s’est manifesté, il voulait le visionner avant sa diffusion. J’étais dans mon bureau. .quand le PDG m’a annoncé la déprogrammation. Je me suis écroulée en larmes. Cette diffusion était l’aboutissement d’une aventure commune avec Hervé Guibert, je la lui devais. Ce film n’était pas un produit manufacturé, c’était lui, vivant. Finalement La pudeur ou l’impudeur est passé sur TF..un mois après sa mort. Il a eu tout de suite un énorme retentissement. »**


Auteur, photographe, cinéaste, il était temps de rendre hommage à cet homme qui s’inscrit dans une époque  particulière, l'effet boomerang des années 68.


M.D


*Le Mausolée des amants : journal, 1976-1991, Gallimard, Paris, 2001, 435 p.

**Paroles tirées du livre de Brigitte Ollier, Filigranes Editions.

 

Infos pratiques :


5/7 rue de Fourcy

75004 Paris
Téléphone: (33) 1 44 78 75 00
Fax: (33) 1 44 78 75 15


Tarifs Plein tarif: 7 € Tarif-réduit: 4 €
Plus de 60 ans, famille nombreuse, étudiant, enseignant, demandeur d'emploi, bénéficiaire de l'aide sociale et du RMI, Maison des artistes, les abonnés des lieux partenaires.

Gratuité aux moins de 8 ans en individuel, personne handicapée , accompagnateur de groupe, personnel de la Ville de Paris, carte presse et tous les mercredis dans la tranche horaire 17 à 20 heures.

 


 

Crédits :

Image 1 : Autoportrait, New York, 1981© Christine Guibert

Image 2 : Sienne, 1979© Christine Guibert / Collection Maison Européenne de la Photographie, Paris

 

 

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 11:09

La Fondation HCB

 présente 

l'exposition du lauréat du Prix HCB 2009

 

David Goldblatt "TJ 1948-2010"    

  photo affiche

Jusqu'au 17 avril 2011

 


         

 

       Avant d’ouvrir les portes de la Fondation Henri Cartier-Bresson située dans une impasse de la rue Lebouis, le visiteur restera quelque instant devant le numéro 7 de la rue, admirant  le magnifique immeuble art nouveau, ateliers d’artistes créés par l’architecte Emile Molinier et dont les façades ont été primées en 1913. Après avoir contemplé les céramiques du dernier étage, le promeneur se retrouve dans la petite impasse, contemple l’affiche choisie pour présenter la rétrospective et s’interroge forcément sur le titre donné à cette exposition de photographies, « TJ »,1948-2010.

Il s’agit du système ancien d’enregistrement des véhicules sud-africains avant l’informatisation, TJ pour « Transvaal,Johannesburg ». Quant aux dates, 1948 correspond à la proclamation de l’Apartheid et au début de sa carrière, 2010 à la fin d’un travail sur la criminalité et l’urbanisme.


L’exposition est organisée de la même manière. Au premier étage, des clichés, une soixantaine, d’un pays ravagé par des lois raciales et divisionnaires, au second, vingt portraits en noir et blanc réalisés après la chute de l’Apartheid, représentant des êtres, souvent très jeunes, ayant subi une incarcération pour vol, viol, meurtre et ayant accepté de revenir sur le lieu du drame (hôtel, autoroute, maison etc..) pour se raconter. 

 

photo femme

 

  « Je ne crois pas que beaucoup d'entre eux soient    fondamentalement mauvais. Ils en sont venus à faire ce qu'ils ont fait pour diverses raisons. Un contexte familial difficile, un système d'éducation défaillant, la drogue, semblent être des facteurs récurrents qui ont influé sur leur comportement criminel. » déclare le photographe. 

 

La majorité de ces individus ne portent pas la violence sur leur trait. Tel homme semble vraiment doux, il a pourtant tué de coups de couteau. Mais il faut comprendre son histoire, le contexte. Ces visages deviennent alors totalement humains même si leur âme a pu déraper en chemin.

Evidemment parmi ces portraits, certains n’inspireront que peu de pitié, comme cet homme battant sa femme, tuant, violant jusqu’à se faire tuer lors d’une bagarre  entre dealers. Nous nous surprenons à porter un regard très dur et à ne pas vouloir lui trouver de circonstances atténuantes. A partir de quand se fait ce revirement ? Jusqu’où est-on prêt à accepter l’erreur d’autrui ? Est-ce que nous avons accordé plus vite notre pardon à cet homme parce que son regard est tendre, contrairement à celui-ci aux traits durs, tatouages sur le corps et colliers en surnombre ? Nous excusons pourtant un homme probablement coupable de deux viols. De quoi réfléchir.


Que ce soit au premier étage ou au second, chaque photographie sera accompagnée de sa légende, expliquant le cliché. Pour David Goldblatt  ce lien est très important, il souhaite restituer l’image dans un contexte.


L’exposition est particulièrement enrichissante et comme d’habitude bien menée.


M.D

 

 

 

 

 Infos pratiques :

 

Fondation Henri Cartier-Bresson :
2, Impasse Lebouis, 75014 Paris
Tel : 01 56 80 27 00
Fax : 01 56 80 27 01

Du mardi au dimanche de 13h00 à 18h30,  le samedi de 11h00 à 18h45, nocturne le mercredi jusqu’à 20h30. Dernière entrée 30 mn avant la fermeture.
Fermé le lundi et entre les expositions.  

Tarif : 6 € plein tarif, 3 € tarif réduit : chômeurs, moins de 26 ans, plus de soixante ans, presse, handicapés
Gratuit pour les Amis de la Fondation et en nocturne le mercredi (18h30 – 20h30)

 

 


Crédits :


Image 1 : Elle lui dit : « Toi tu serais le chauffeur et moi je serais la madame »,
Hillbrow, 1975/ David Goldblatt courtesy Marian Goodman Gallery, Paris.

Image 2: Khaululwa Pali, Kayelitsha, Cape Town, 2010 Série des “ex-offenders”/ David Goldblatt courtesy Marian Goodman Gallery, Paris.

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 21:54

Le Musée de la Vie romantique

présente

La Russie romantique


russie-romantique-expo-paris-2010.jpg


jusqu’au 16 janvier 2010


Interview de M. Daniel Marchesseau, Directeur du Musée de la vie Romantique



Avec cette exposition aux 75 chefs d’œuvres prêtés par la célèbre galerie nationale Tretiakov de Moscou, le Musée de la vie romantique s’intéresse à une période assez méconnue du 19 ème siècle (1800-1810 et 1850). Entre le règne d’Alexandre 1er et celui de  Nicolas 1er, de nombreux artistes russes vont faire émerger un art particulier, celui du portrait d’intérieur et de paysages, toujours baignés  dans une luminosité unique. Ce choix frappe d’emblée le spectateur. La grande majorité des toiles est imprégnée par cette  lumière, particulière et vive.

 

Daniel Marchesseau , Directeur de la vie romantique, nous en parle :



Un des tableaux présentés dans l’exposition révèle l’importance de ce phénomène et avec lui l’idée de cette Russie romantique. C’est celui de SLAVIANSKI Fedor Mikhaïlovitch, Les appartements d’Andrei Alexandrovitch Semenski dans la province de Tver . Le jeune peintre avait dû représenter l’intérieur du  riche propriétaire pour son école d’art. Cette pièce vide est pourtant recouverte de clarté.



La peinture russe aurait commencé à naître grâce aux voyages en Italie. Quand les jeunes peintres revinrent de ce pays si riche en génies picturaux, ils rapportèrent des techniques nouvelles. En s’en inspirant d’abord ,puis très rapidement en forgeant leur style propre inspiré de leur immense pays, ils firent naître leurs visions artistiques russes.


Karl Brioullov par exemple, dont nous pourrons admirer différentes toiles. Maître de la sépia, il dessine aussi bien des scènes orientales, Midi au caravansérail, Turc montant sur son cheval  que des portraits. En exécutant celui de La Grande Duchesse Marie Nikolaïevna, il se serait pourtant fâché avec l’empereur Nicolas 1er.

bryulov.jpg

 

Le dessin devait faire partie d’un portrait de groupe avec la mère de Marie Nikolaïevna, soit l’impératrice Alexandra Fedorovna et ses deux autres filles, toutes quatre représentées lors d’une promenade à cheval. Mais le tableau ne pouvait jamais  se réaliser tant les femmes ne se prêtaient pas aux poses et repoussaient toujours au lendemain. Le peintre aurait attendu longuement et vainement de nombreuses heures que ses modèles daignent poser ou même se présentent à l’heure aux rendez vous, pourtant fixés par elles. Lassé, il  aurait fait ré-expédier les toiles à Saint Petesbourg, sa ville. L’empereur à partir de ce jour -là ne lui aurait plus adressé la parole.


Autre peintre russe dont nous pourrons admirer plusieurs oeuvres, VOROBIEV  Maxime Nikiforovitch. Nous constaterons encore une fois toute l’importance de la lumière avec des huiles comme Vue sur la Neva depuis l’Ecole des Mines ou Nuit d’automne sur le débarcadère aux sphinx sur la Néva.

 

Une de ses toiles retient particulièrement l’attention tant par le choix du sujet que par la taille du tableau. Il s’agit de ce Chêne foudroyé, appelé aussi Chêne déchiré par un éclair ou La tempête.

Le peintre aurait ici représenté la mort de sa femme, Kleopatra VOROBIEV.



Un portrait  a été choisi pour le visuel de l’exposition :  celui de l’écrivain Gogol. L’artiste aurait dit de cette toile que c’était la seule qui lui ressemblait vraiment.(testament 1845) Le peintre, MOLLER Fedor  Antonovitch, l’aurait représenté au faîte de sa célébrité, en 1840.


 

 

L'exposition mérite vraiment tous les adjectifs les élogieux . D'abord parce que les toiles  représentatives d'une époque sont nombreuses, ensuite parce qu'elles ne reviendront certainement pas  avant longtemps. 

De plus le lieu est tellement magique qu'il mérite  à lui seul le déplacement. Le catalogue de l'exposition de la collection Paris musées est tout aussi remarquable pour la qualité de ses collaborateurs(Dominique Fernandez de l'Académie française ou encore Loudmila Markina directrice du département des peintres 18 ème siècle début 19 ème) et de ses illustrations.

 

M.D


Musée de la Vie romantique, Paris
Hôtel Scheffer – Renan
16 rue Chaptal 75009 Paris
Tél : 01 55 319 567  
Fax : 01 48 74 28 42

www.vie-romantique.paris.fr

 

Crédits:

Image 1: MOLLER Fedor Antonovitch, NiKolaï Vassilievitch Gogol, écrivain, (1809-1852)

Image 2: BRIOULLOV Karl  Pavlovitch, La Grande Duchesse Marie Nikolaïevna(1819-1876), etude pour un portrait de groupe inachevé.

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 17:42

Le Musée Cernuschi

présente

Archéologues à Angkor


angkor.jpg

Jusqu'au 2 janvier 2011


 


       108 photographies issues des archives de l'Ecole Française de l'Extrême-Orient (EFEO)présentent les mystérieux temples d'Angkor de 1860 à 1960. La qualité des clichés sont incroyables. On penserait à des professionnels quand ce sont les archéologues eux-mêmes qui immortalisaient leur travail.


Le premier à représenter réellement les temples sera l'explorateur Henri Mouhot,(1826-1861 ) arrivé à Angkor en 1860 certainement influencé par les écrit de Sir John Bowring, homme politique Anglais qui n'a probablement jmais vu Angkor de par la tenue de ses descriptions.. Mouhot visite les temples en compagnie d'un prêtre de la mission de Battambang qui sera son guide. Il dessine ce qu'il voit. Il a pu apprécier ce qu'étaient les temples Khmers avant les pillages, avant la guerre qui ravagera le site et avant la horde des touristes. La photographie va jouer un rôle majeur dans cette profusion populaire. Les premiers clichés des temples apparaissent en 1866, avec l'Ecossais John Thomson.(1837-1921)


A partir de ce moment , chacun veut voir la merveille. Le cliché revèle ce qu'attendaient les occidentaux, un peu d'exotisme perdu, une fascination pour ces pierres sortant d'une jungle indomptable. Pierre Loti en les découvrant ne cache pas sa stupéfaction devant tant de beautés.*


En 1932, la photographie aérienne permettra de prendre connaissance de l'étendu incroyable du site et d'une necessité de préservation de cette richesse. Henri Marchal (1876-1970),architecte de métier et deuxième conservateur d'Angkor part deux ans plus tôt pour essayer de restaurer les monuments . De nombreuses photographies du temple Banteay Srei  permettent de comprendre la difficulté de ce travail achevé en 1935,  en 4 ans.

 

Evidemment la prise de pouvoir par les Khmers rouges en 1972 rendra impossible toute opération, ce qui explique que l'Ecole Francaise d'Extrême-Orient ne soit plus présente jusqu'en 1990 date à laquelle elle rejouera son rôle de protection du patrimoine.bayon.jpg

 

L'exposition est particulièrement bien conçue. Agréable parce que les photographies ne sont pas toutes alignées sur un mur blanc mais divisées selon leur sujet. Nous apprenons les grandes étapes historiques du pays, nous découvrons les grands explorateurs et bien sûr , nous nous émerveillons devant les clichés proposant des détails de pierres ou montrant le travail des archéologues.

Il ne manquerait plus que la moiteur du pays, cette chaleur difficile, pesante parfois, et le bruit des animaux pour se retrouver parmi ces temples.


Ceux qui auront fait le voyage prendront un plaisir immense à se replonger dans leur souvenir. Les autres auront certainement très envie de se rendre dans ce pays , pour admirer eux-mêmes ces richesses indescriptibles et sans aucun doute faisant parties d' un des plus grands chantiers archéologiques  au monde.

 

 

 

 

 

Infos pratiques:

Musée cernuschi

7 avenue velasquez

75008 Paris

 

Crédit:

Image 1: Visuel de l'exposition, Ta Som Pavillon d'entrée Ouest de troisième enceinte, face est, c: Luc Ionesco-EFEO.

Image 2: Bayon, deuxième et troisième étage,c: Luc Ionesco-EFEO

*Pierre Loti Un pèlerin d'Angkor

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 16:06

La Pinacothèque de Paris

présente

L'Or des Incas:  origines et mystères


Ectac.Exposition-L-Or-des-Incas-Pinacotheque-Paris-2010.03.jpg

 

Jusqu'au 6 fevrier 2011

 

 


       

       Pendant 5 mois, la Pinacothèque brille de mille feux. De l'or étincelant s'admire dans les vitrines. Bijoux, statuettes,ornements de vêtements..on ne peut que trouver ces oeuvres somptueuses. Mais pourquoi les Incas avaient- ils une telle fascination pour ce métal?

 

  Evidemment l'or signifiait le pouvoir, la richesse. Mais plus que cela, il permettait de communiquer directement avec le Divin. l'Inca Suprême devait donc se parer d'or à la fois pour garder sa supériorité sur son peuple, pour prouver sa force et donc sa capacité à gouverner mais encore ce culte de l'or lui permettait d'exprimer sa reconnaissance et son dévouement à la plus grande  Divinité, le soleil.

 

Les cérémonies qui avaient lieu pour lui rendre hommage était l'occasion d'offrir ce métal fondu en colliers, en broches, boucles d'oreilles ou autres ornements . Plus exceptionnellement, des sacrifices humains avaient lieu, actes confirmés par des fouilles archéologiques en date de 1987. Mais ces morts n'existaient qu'en période de vrai trouble, l'image d'un peuple à  la violence gratuite n'étant qu'une piteuse légende. Certes, la mort de l'Inca faisait couler beaucoup de sang puisque le peuple sacrifiait un guerrier, deux des femmes du vénéré et un serviteur. Il sagissait par ce rite de l'accompagner le mieux possible dans ce voyage vers la mort.or_des_incas_pinacotheque_m.jpg

 

Beaucoup des objets représentés au sein de la Pinacothèque proviennent de tombes. En effet chaque décédé était enterré avec des matériaux de valeurs, toujours dans le but d'être accompagné dans ce voyage mortuaire ainsi qu'avec la volonté d'offrir le meilleur aux Divinités. Le Soleil bien sûr, mais pas uniquement puisque les Incas vénéraient également Viracocha, un Dieu agricole ou encore Inti Illapa, le dieu du ciel du tonnerre et de la foudre, pour ne citer qu'eux.

 

En fin de visite, une momie étonnante de conservation est présentée repliée sur elle-même, un drap transparent noir sur ses épaules. Sa position était celle propre aux momifications de défunts illustres. Les enrouler de tissus , accompagnés de riches objets permettait encore à leur âme de ne pas errer parmi les vivants.

 

Le visiteur sera surpris du nombre de pièces exposées, surtout quand on sait à quel point les conquistadors espagnols ont pu piller ces richesses, les rendant d'autant plus rares.

 

Le succès amenant le monde, il faudra toutefois vous armer de patience pour visiter ce trésor .

 

 

 

Infos pratiques:

 

Pinacothèque de Paris

28, place de la Madeleine

75008 Paris

www.pinacotheque.com

 

 

 

Crédit:


Image 1:Visuel de l'exposition. Culture mochica, (100avj;c-850 après J.C)Or.Musée Tumbas Reales de Sipan, Lambayeque c:Joaquin Rubio Roach,conception et création graphique Gilles Guinamard.

Image 2: Culture Chimù(900-1470 apr J.C)OR Musée Larco, Lima,c: Musée Larco Lima,Photo Joaquin Rubio Roach

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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 12:40

Le Jeu de Paume

présente

André Kertész


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Jusqu'au 6 fevrier 2011

 

 


        Voilà une exposition importante présentée par le Jeu de Paume, pour un artiste très souvent ignoré en Europe:  André Kertész (1894-1985) .Né en Hongrie, il photographie d'abord ses proches, comme souvent. Mobilisé pendant la première Guerre Mondiale , il continuera de prendre des clichés.  Il s'installe ensuite dans notre capitale, pour 11 ans . Nous y decouvrons des clichés de la place de la Concorde(1928) ou de l'Horloge de l'Académie Française réflechissant le pont des Beaux-Arts (1929-1932).Les photos sont belles, originales pour certaines. Un an plus tard, en 1933, il rencontre sa femme, dont il s'inspirera pour ses clichés, tel ce portrait d'eux , la main de l'artiste sur les épaules de sa compagne.

C'est pendant cette période qu'il réalise ses Distorsions,oeuvres suréalistes, mises en places grâce à des miroirs déformants, sans doute son travail le plus intéressant. Andre-Kertesz--Underwater-S.jpg

 

Puis il partira aux Etats-Unis,le 15 octobre 1936, embauché par l'agence Keystone. Dépressif devant son manque de succès, ce voyage tombe au bon moment. Les photographies qu'il va alors réaliser sur New York ont ceci d'étonnant qu'il est très difficile de reconnaitre l'endroit immortalisé tant l'homme va s'interesser à des détails, sans idées de visions globales.Il obtient la nationalité américain pendant l'année 1944, ce qui va lui permettre de pouvoir travailler plus facilement .Jusqu'en 1961, gràce à un contrat pour le magasine House and garden, l'artiste n'aura plus à se préoccuper de ses rentrées d'argent, très maigres jusqu'alors. En effet, certains lui reprochant son incapacité à se renouveller, Kertész, n'avait que peu de commandes, ce ci rajouté à sa nationalié hongroise.

 

En 1972, il part pour la Martinique et réalise un cliché très personnel, celui d'une sihouette derrière une fenêtre, avec la mer comme second plan. Il signe là, la fin proche de son activité.

 

Vers la fin de sa vie, il s'achète un polaroïd, un SX-70, et immortalise des émotions. L'exposition se termine par quelques représentations de ses clichés.

 

C'est une vraie découverte que nous faisons avec cette exposition. Le Jeu de Paume, comme bien souvent, permet d'apprendre et d'apprécier le travail de ce photographe étonnemment si peu montré.

 

 

M.D

 

Infos Pratiques:

Jeu de Paume

1,place de la Concore

75008 Paris

7euros à 5 euros

nocturne mardi, 21h.

www.jeudepaume.org

 

 

 

 

Crédits:


Images 1: satiric dancer,1926,c: BNF

Image 2:nageur sous l'eau, Esztergom,1917,c:BNF

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