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Napoléon, symbole des pouvoirs sous l’Empire.
Les Arts décoratifs

 

3 avril au 5 octobre 2008

 

Interview de Madame Odile Nouvel-Kammerer 
commissaire de l'exposition 

 

 


L’art décoratif est un langage

 

Les français ont une relation particulière avec Napoléon. Adulé pour son côté homme stratégique victorieux ou détesté pour sa tyrannie politique, il n’en reste pas moins une figure emblématique encensée par les Américains. Ces derniers souhaitaient concevoir et réaliser une exposition sur ce personnage. Dans un premier temps, Odile Nouvel-kammerer, commissaire de l'exposition réalisée en partenariat avec American Federation of Arts , était sceptique. Comment le public allait-il réagir ?  Pourtant s’intéresser aux ornements sous l’Empire devint vite passionnant.


La visite au Musée des Arts Décoratifs commence par la période révolutionnaire, thème connu de tous qui annonce la rupture entre un style léger, insouciant , celui du 18 ème siècle et l’apparition d’un nouveau, plus grave, à la fin du même siècle


L’empire se distingue donc en mobilier, nefs ou pendules qui comportent les attributs du pouvoir, de la victoire. Regardez de près ces objets : la feuille de laurier, le bouclier, le casque se dessinent sous des couleurs triomphantes d’or, d’acajou ou encore de bronze. Ce tabouret  en forme de sabres croisés conforte l’idée d’une image politique voulue dans le quotidien . Bien sûr, l’abeille , emblème impérial autant que l’aigle ,se pose sur les meubles. Le tapis de la salle du trône des Tuileries s’expose pour la première fois au grand public. Ses dimensions impressionnantes l’obligent à ne pas pouvoir être accroché dans son entier.


Mais l’Empire est aussi Séduction , second thème de l’exposition, dans un aspect moins connu. Les femmes dansent sur des aiguières et ne semblent pas gênées par leur nudité. C’est à cette époque-là que leur image dans la société évolue. Elles se font gracieuses sans être potiches, fortes sans être masculines. Remarquez leur port très musclé..La psyché (grand miroir basculant que l’on pourra admirer) s’introduit alors dans les chambres féminines. Le cygne, allégorie antique d’Apollon amoureux, se dessine sur les fauteuils ou les papiers peints. Le papillon, très présent aussi,se retrouve sur des tasses et soucoupes, assiettes ou coupes. Prenez le temps de vous arrêter devant. Ces petits anges joufflus et à première vue adorables sont pourtant en train de brûler, arracher les ailes des malheureux papillons, en des jeux sadiques ! Une façon de dire la fragilité des sentiments amoureux. Détail amusant : une coupe en forme de sein dont l’anse est en papillon aurait été modelé sur le sein même de Pauline Borghese !


La dernière salle affirme aussi le luxe de l’époque, vêtements, vases ou encrier en or, émail, porcelaine fine, puisque l’empire était aussi synonyme de raffinement. Il n’est d’ailleurs pas évident que ce côté-là ait beaucoup plu  à Napoléon.

Une exposition déconcertante, où l’on apprend beaucoup plus que l’on ne l’aurait imaginé.

 




 

Infos pratiques :

les arts décoratifs
107 rue de Rivoli
75001 Paris
Métro : palais royal, pyramides, Tuileries
Ouverts du mardi au vendredi 11h/18h
Samedi et dimanche : 10h/18h
Nocturne le jeudi :21h00
Tarif plein : 8 euros
Tarif réduit : 6.5 euros.

 

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