La manufacture des Abbesses
présente
LA BANALITE DU MAL
Jusqu'au 19 mai 2011
Mise en scène : Jean Paul SERMADIRAS avec Patricia THIBAULT
Auteur : Christine BRÜCKNER (traduction Patricia THIBAULT)
Avec : Patricia THIBAULT
Création lumière et scénographie : Jean Luc CHANONAT
Création sonore : Pascale SALKIN
30 Avril 1945, le bunker d’Adolf HITLER, quelques heures avant son suicide. Eva HILTLER, née BRAUN, revientsur 16 années de vie passées au côté du Führer. Elle nous dévoile leur intimité et surtout l’amour passionné pour celui qu’elle a suivi jusque dans la mort.
Tout en sirotant quelques coupes de champagne (dernier vestige de sa vie mondaine au sein du 3ème Reich), elle nous raconte ses tentatives de suicide par amour, ses bonheurs futiles, ses angoisses.
Eva nous transmet son histoire pendant que le compte à rebours vers la mort inévitable commence…
La mise en scène est épurée et élégante à l’image du décor (tapis et rideaux rouges ainsi qu’une chaise au milieu de la scène).
Le sujet c’est Eva, toutefois il n’est pas évident de parler de cette femme qui a aimé profondément Adolf HILTER. Certaines anecdotes sur le dictateur font pourtant sourire, comme si les mots de son amante pouvaient nous faire oublier les atrocités qu’il a commanditées. L’effet est réussi.
Les dernières heures d’Eva BRAÜN sont ici parfaitement incarnées par Patricia THIBAULT (laquelle a participé à la traduction en français de la pièce ainsi qu'à la mise en scène).
C’est donc une pièce de qualité qui nous apprend beaucoup en recentrant l’Histoire sur le couple Eva -HITLER .
Seul bémol: au début du récit, le spectateur se sent en attente, les longs silences imposés qui ponctuent le récit demandent parfois un effort pour rester totalement concentré sur la pièce. Il faut s’habituer au rythme lent et régulier de la mise en scène.
SD
N.B de CSC : La banalité du mal est un concept philosophique d'Hannah Arendt(1906-1975). Elle suit en Israël le procès d'Adolf Eichmann, fonctionnaire de haut rang, nazi, membre des SS et responsable de la logistique de la "solution finale"(identification des victimes,déportation). Elle en vient à penser, non sans pardonner, que cet homme ne savait pas réellement qu'il accomplissait le mal parce qu'il était baigné dans un contexte très particulier de l'idéologie raciale et du devoir. Il se devait d'exécuter les ordres sans forcément les refléchir.
Eva Hitler était-elle également dans cet état d'esprit?
Info pratique:
La manufacture des Abbesses
7 rue Véron
75018 Paris
Du mardi au jeudi, 21 heures.