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Burn Baby Burn
jusqu'au 07 mars 2010
Metteur en scène: Anne Laure Liégeois
Sur un texte de Carine Lacroix
Un terrain vide, comme abandonné. Pourtant nous distinguons deux femmes. Elles attendent que la voix finisse de les présenter. L’intonation grave pose la situation. Nous sommes dans une station service à la retraite. Plus grand monde s’arrête ici. Pourtant une fille, un peu spéciale en a fait son chez elle. Elle s’appelle Hirip. Ce n’est sans doute pas son vrai nom, ces histoires ne sont sans doute pas plus vraies non plus.
La voix reprend, importante et taciturne.
Violette vient de s’arrêter, elle veut de l’essence, elle n’en a plus dans sa mobylette. Pourquoi est-elle ici, avec son sac qui attire l’attention d’Hirip ? Pourquoi est- elle aussi agressive ? Sa taille frêle contraste avec son attitude violente.
Le robinet goutte, Hirip propose un café froid. L’eau tombe dans une bassine, personne n’y prend garde. Le café froid, violette déteste, ça lui donne envie de vomir. Son langage ne supporte pas de douceur. Le robinet coule toujours.
Arrive le livreur de pizza, seul, demandant son argent. Il n’a rien fait et pourtant il va payer la détresse de ces femmes. Mais c’était nécessaire, elles viennent seulement de comprendre que leur tandem en dépendait.
La pièce est noire. Nous sourions pourtant devant la brutalité des mots. L’écrivain, Carine Lacroix, aurait souhaité montrer « le récit de l’adolescence en douleur ».
Au risque de faire une comparaison qui ne plaira pas, nous pensons forcément, ne serait ce qu’un instant, au film de Ridley Scott, Thelma et Louise. Mais ici, la cavale n’est pas l’élément de la pièce et le fond, plus construit.
Suliane Brahim, en fille désenchantée est parfaite et son duo avec Isabelle Gardien, naturel. Un bon moment qui sans être intense reste agréable.
Et si Anne-Laure Liegois devait nous conseiller une pièce de théâtre, ce serait ?
M.D
Crédits:
Image: Chistophe Raynaud de Lage
