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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 19:41

 

 

Le Théâtre du Vieux-Colombier

présente

Erzuli Dahomey, déesse de l'amour

erzuli

Jusqu'au 15 avril 2012

 

 

De:Jean-René Lemoine

Avec: Claude Mathieu : Victoire Maison,Françoise Gillard : Sissi ,Serge Bagdassarian : Le Père Denis ,Bakary Sangaré : Félicité ,Nâzim Boudjenah : West ,Pierre Niney : Frantz

Et :Nicole Dogué : Fanta, jibril Pavadé : Lulu

Mise en scène: Éric Génovèse

 


 

Une veuve, Victoire Maison, vit dans une petite ville sans grande histoire. Ses premières répliques nous la montrent tout de suite comme une femme égocentrique aux airs exaltés vite retombés car probablement faux. Elle a été comédienne, il y a longtemps, mais elle ne l'a pas oublié et continue de jouer, toujours, partout où elle passe. Elle n'est jamais dans la sincérité. Elle a eu trois enfants. L'un est parti au Mexique, les deux autres, des jumeaux, vivent toujours sous son toit, embrassés l'un dans l'autre. Ces deux là s'inventent leur histoire, leur code, s'aiment malsainement. Et puis il y a ce prêtre, un homme bien, a priori, du moins c'est ce que l'on se dit, stupidement, étant donné son rang. On s’aperçoit pourtant bien vite compte de l' erreur. Entre eux tous, la femme de ménage, antillaise, qui ne se plaint jamais et passe le temps à rêver de Lady Di.

 

Erzuli2

  Toute cette petite famille évolue tant bien que mal jusqu'à ce que l'on apprenne la mort du fils voyageur. Son corps va être rapatrié et enterré à côté de chez eux. Mais le décédé transporté ne sera pas le bon, c'est un africain que l'on ramène et place sous caveau. Chaque personnage va alors  rencontrer ce corps noir déambulant sur les planches, avançant comme un songe, dérangeant, nu, imposant et malheureux, il a été trompé, il ne devrait pas être à cette place . Félicité, la mère sénégalaise de celui que l'on a transporté par erreur, arrive en plein repas, voulant récupérer son fils et créant par là même un véritable chamboulement dans les habitudes de chacun.

 

On pourrait penser qu'avec une telle trame, la pièce va être difficile, peut-être un peu indigeste. Il n'en est rien. D'abord parce que les comédiens sont parfaits, tous autant les uns que les autres. Claude Mathieu campe une vieille femme qu'il est difficile d'aimer, attachante pourtant, sa vie n'a pas dû être facile, son mari est mort, son corps jamais retrouvé. Ses gestes très exagérés, presque vaudevillesques séduisent. Le Père Denis vit au travers de Victoire Maison jusqu'à enfin s'écouter  en lui. Serge Bagdassarian arrive à saisir à la fois le côté sale et repoussant de cet homme dépravé qui n'hésite pas à solliciter l'aide des autres pour parvenir à ses pulsions, et dans le même temps il nous montre un homme souffrant de ses anciens choix qui aimerait s'émanciper pour vivre enfin. .


Tout l’intérêt de cette pièce est  de produire le rire quand on ne l'attend pas, sur des sujets pourtant graves, preuve de la qualité scénographique, du jeu des comédiens et surtout de l'écriture.

Le texte de Jean-René Lemoine  a reçu le Grand Prix Sacd de la dramaturgie de langue française et a été plébiscité par le bureau des lecteurs de la Comédie française, nous n'en sommes pas surpris.

Voilà une vraie réussite qu'il ne faudrait pas rater.

M.D

 

 

Infos pratiques:

 

Théâtre du Vieux-Colombier

21 Rue du Vieux-Colombier

75006 Paris
01 44 39 87 00

Du mercredi au samedi à 20h, 16h les dimanches et 19h les mardis

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commentaires

E
<br /> Un peu fou, très bons comédiens, je recommande, surtout en ces temps où les affiches théâtrales ne sont pas terribles.<br />
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