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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 10:07

Le Musée d’Art Moderne présente Deadline jusqu’au 10 janvier 2010

 

Interview d’Odile Burulaux, commissaire de l’exposition

 


 

 

     Consacrer un exposition au thème de la mort, il n’y avait que le MAM pour oser. Plus que la mort, c’est la souffrance dont il est question, la disparition proche. 12 artistes décédés aux cours de ces vingt dernières années, 12 artistes aux vies abimées dialoguent avec cette idée.

Pourquoi avoir voulu représenter l’imminence de la mort ?


Le parcours de l’exposition consacre à chaque artiste un espace distinct lui permettant d’exprimer ses traumatismes.


Dans la première salle un grand tapis vert git au milieu de rien. Son auteur, Martin Kippenberger, est mort à 44 ans  des suites d’un cancer du foie.


La deuxième salle continue de nous surprendre. Une sorte de maisonnette aux murs blancs immaculés invitent le spectateur à passer sa porte. Mais l’intérieur n’est pas confortable mais tortueux.


Autre espace, autre atmosphère, recouverte d’or. L’artiste Byars pensait la mort comme une « idée esthétique faisant partie de la vie». Le visuel de l’exposition montre un homme couché sur des feuilles d’or. Les extrémités de son corps sont marquées par cinq diamants posés sur un sarcophage.

 

Felix Gonzalès-Torres veut apprivoiser la mort. Il crée des guirlandes lumineuses particulières.

 

 

Chen Zen , anémique, se sert de sa douleur comme moyen de production.La  souffrance l’aide à créer. Dans son espace, les bougies font couler leur cire et le cristal devient corps.

 


Pour Hannah Villiger, obligée de séjourner de longs mois en isolement en raison de  sa tuberculose, le polaroïd va être son unique moyen de communiquer. Son corps devient un objet qu’elle recouvre de tissus.



Pour le commissaire de l’exposition, certaines oeuvres la touchent particulièrement .




Si le thème évoqué n'est évidemment pas facile, il n'est pourtant pas démoralisant, bien au contraire. Tous ces hommes écorchés par la vie ont su se battre et continuer à créer avec ce nouveau facteur, la maladie. Le MAM présente finalement ici une exposition sur le combat avec la mort, pas forcément contre la mort.

 

 

 

 


Marie DUFOUR

 

 

 

 

 


Crédit:


Image 1: Bayers, performance pour le vernissage The death Of Lee Byars à la galerie Marie-Puck Broodthaers,Bruxelles.1994,c:Estate Of James Lee Byars.

Image 2: Absalon, cellule n°3,1992,Musée d'Art Moderne de St-Etienne-metropole,Photo Yves Bresson.

Image 3:Felix Gonzalez Torres,Untitled,(Feuilles d'herbes)guirlande lumineuse avec douilles en porcelaine,estate of Felix Gonzalez-Torres.

Image 4: R.Mapplethorpe,wrestler(Lutteur),R.Mapplethorpe Foundation.New York.

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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 10:52

Le Musée de CLUNY présente ASTERIX, jusqu’au 3 janvier 2010

 


Interview d’Elisabeth Taburet-Delahaye,conservateur general,directrice du Musée Cluny,Musée national du Moyen-Age.

 


     Astérix a cinquante ans et pour fêter sa création comme il se doit, le Musée de Cluny a été choisi pour célébrer l’occasion, et plus précisemment, son frigidarium.(il s’agit de la premiere pièce dans laquelle pénètrent les utilisateurs des thermes. Le frigidarium de Cluny se déploie sur 250 metres carré. En restauration depuis 2000, les travaux viennent de prendre fin)

 


 

Une sorte de cabane en bois a été installée dans les thermes gallo-romains.Que peut on voir à l’interieur ?

 

Les vitrines exposent les étapes de la création des planches d’Asterix. Comment René Goscinny et Albert Uderzo réalisaient-ils les célèbres histoires des deux gaulois ? Ils recherchaient d’abord une idée. Le scénariste élaborait ensuite la trame de l’histoire, par courts paragraphes, tapés à la machine,(on parle du tapuscrit) jusqu’à obtenir un document découpé par case. Uderzo se chargeait ensuite des dessins. Sur une feuille grand format, il dessinait une planche ou une demi-planche au crayon. Les onomatopées et le texte étaient ensuite incerés(on parle du lettrage), la planche reprise à l’encre de Chine et les couleurs ajoutées grace au moyen de l’ordinateur.


 

En plus de ces trente planches présentées dans le frigidarium, les extraits des tapuscrist de Goscinny permettent de comprendre ces étapes. Le musée présente aussi des livres, documents dont se seraient inspirés les deux artistes pour donner naissance à de nouvelles histoires.

Il est amusant de constater l’évolution du personnage d’Astérix à travers les bandes dessinées.Autrefois un peu plus en chair, les ailes de son casque ont aussi beaucoup évolué. Obélix de son côté ne cesse de grossir.

Y'a t'il un document, dessin que le commissaire de l'exposition préfère entre tous?


 

Dans la planche 30 de l’Odyssée d’Astérix, créé en 1981 , Uderzo rend hommage à son ami disparu en novembre 1977. Il crée le personnage de Saël Péhyé, empruntant ses traits à Goscinny.

 

 

Le musée joue de l’interactivité en présentant un écran de télévision aux images 3D.

 

La visite se termine autour du jardin où des panneaux mettent en parallèle les dessins d’Astérix et des chefs d’oeuvres de l’art occidental. Les touristes sourient devant la ressemblance.

 Voilà une exposition qui devrait plaire aux fans.


 

Avec 325 000 millions d’albums vendus dans le monde, traduits en 107 langues, le héros apparu pour la première fois en 1959 dans une planche du magazine Pilote, n’a toujours pas vieilli.

 

Un 34 ème album vient même de paraître, l’Anniversaire d’Astérix et Obélix, le livre d’or, Certain diront qu’il ne vaut pas les débuts, que la trame reste mince mais tous seront unanimes, il est toujours agréable de revoir nos deux célèbres héros.



Marie Dufour


Credit:

Image 1: Asterix et Obelix visitant le frigidarium du Musée de Cluny, (Quartopiano, d'après un montage du Studio 56) Editions de la Réunion des Musées nationaux,2009.

Image 2: René Goscinny et Albert Uderzo pointant un personnage

Image 3: asterix et la Traviata, crayonné de la première version de la couverture,Uderzo 2001,c:2009 les editions Albert René/Goscinny-Uderzo

Image 4:La serpe d'or, planche 1,Album n°2,1962, collection Albert Uderzo,c:2009 Les Editions Albert rené/Goscinny-Uderzo.

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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 18:21

Le Louvre présente Titien,Tintoret,Véronèse..Rivalités à Venise jusqu’au 4 Janvier 2010



Interview de Vincent Delieuvin et Jean Habert, commissaires de l’exposition.

 



          La visite commence dans le Venise des années 1540. Le Titien est un artiste à son apogée, courtisé de tous, peintre officiel de la République. Charles Quint l’élève même au rang de Comte Palatin et l’envoie à Rome représenter le Pape Paul III, véritable honneur.


C’est dans ce même temps que Véronèse arrive à Venise. A 23 ans, Titien parle déjà de lui comme « l’honneur de Venise ». Très impressionné par son travail, il le prend sous sa protection, lui permettant de réaliser de nombreuses commandes émanant de familles nobles et princières.


C’est également la période où Tintoret commence son ascension en se rapprochant de l’Arétin, poète satirique très respecté et ami du Titien.Tintoret obtient la réalisation du décor palatal de ce dernier. Mais c’était sans compter sur le retour du Titien qui ne verra pas d’un bon oeil cette collaboration.

 

Il y a donc bien au sein de Venise, de vraies rivalités entre les 3 peintres. Peut-on alors parler d’une « noble rivalité »  ?


Mais rivalités tout de même..



 

Pourquoi le Titien accepte-t-il la présence de Véronèse qu’il va protéger tout au long de sa carrière et refuse dans le même temps celle de Tintoret ?


C'est alors finalement entre Tintoret et Véronèse que la concurrence serait présente?



Peut-être parce que les deux hommes sont très proches dans cette manière de travailler, de choisir leur sujet. Quand il s’agit de démontrer qui, de la  sculpture ou de la peinture est la plus proche de la réalité , grand débat de la Renaissance, les artistes se servent tous les trois du reflet pour exprimer leur superiorité.

Titien avec sa Vénus au miroir(1555),Tintoret avec Suzanne et les vieillards(1557) et Véronèse avec Vénus à la toilette(1582).


 


Les scènes religieuses vont de plus en plus s’estomper pour l’art du décor de la vie quotidienne.Véronèse peint les Pelerins d’Emmaüs(1560),repas biblique aux allures de fêtes où se mélangent nobles,musiciens et animaux.

 

Bassano,le quatrième grand peintre de l’époque, sera même le premier à introniser la peinture du genre animalier,reprise ensuite par ses contemporains.


Le nocturne sacré fait encore partie des sujets traités communément par les quatre peintres : il s’agit de représenter des scènes sacrées dans une ambiance de crépuscule ,ou de nuit, propice à la dramatisation.


La dernière salle rappelle comment le nu était représenté à cette époque. Encore une façon de comparer les quatre peintres à travers un thème propre.

 

Pour les commissaires, certaines de ces toiles les impressionnent particulièrement.

 

Pour exemple, Suzanne et les vieillards de Tintoret:


Ou Saint Jérôme Pénitant de Bassano:

 

A travers ces 85 toiles, le Louvre permet de comprendre l'évolution de ces artistes vénitiens dans la seconde moitié du "siècle d'or". Comme à son habitude, le grand musée présente ici une exposition complète sur un thème original. Evidemment vous ne serez pas les seuls à admirer ces chefs d'oeuvres mais la qualité des toiles vaut cette concession.


Marie DUFOUR

 

 

 

Credits:

Image 1:Vénus au miroir,Titien,vers 1888,Washington,The national Gallery Of Art;c:Courtesy Board of Trustees of the National Gallery of Art,Washington.

Image 2: la Comtesse Livia Da Porto Thiene et sa fille Porzia,Véronèse,1551,baltimore,The walters Art Museum,c:The Walters Art Museum,Baltimore.

Image 3:Deux chiens de chasse liés à une souche Jacopo Bassano,1548-1549,Paris,musée du Louvre,dpt des peintures,c:RMN/Daniel Arnaudet

Image 4:La déposition du Christ Tintoret,1555-1560,Venise,Gallerie dell'Accademia,c:Scala,Florence.Su concessione Ministero Beni e Attività Culturali.

Image 5: Suzanne et les vieillards,Tintoret,1555-1556,Vienne,Kunsthistorisches Museum,c:Kunsthistorisches Museum,Vienne.

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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 14:25
Le Musée de la Vie romantique présente
Souvenirs d’Italie, Chefs-d’œuvre du Petit Palais 1600-1850
jusqu’au 17 janvier 2010


Interview de M. Gilles Chazal, Conservateur général du Patrimoine et Directeur du Petit Palais-musée des Beaux-arts de la ville de Paris.




              Pendant quelques mois, les murs de l’ancienne maison de Georges Sand vont s’habiller de dessins, statues ou toiles peignant l’Italie convoitée, adulée du XVII ème siècle. En effet, jusqu’au milieu du XIX ème siècle, le patrimoine intellectuel de l’Italie est à son comble.

 Il s’agit d’un passage obligé, véritable rite de tout artiste qui se respecte :


 L’Italie attire de part sa position géographique et son appropriation du monde moderne avec l’ancien :« Voyager à Rome c’est voyager en Egypte, en terre sainte,à Athène..Voyager à Rome c’est retrouver à la fois César et Saint Pierre réunis dans la tunique sans couture d’une prodigieuse continuité » dira Philippe Berthier, Professeur émérite à la Sorbonne Nouvelle. Alors si les artistes ne peuvent pas se déplacer, ils improvisent. Rien ne certifie que Francisque Millet soit véritablement allé là-bas.Pourtant sa Pastorale au paysage typiquement italien pourrait le faire penser. (F.Millet, Pastorale avec un jeune pâtre et une femme avec un enfant dans les bras, huile sur toile)

 Une autre toile placé juste à ses côtés suscite la même interrogation. Il s’agit d’une vue de la place St Pierre à Rome lors de l’intronisation du Pape Clément VIII, peinte par Louis de Caulery. Etait-il vraiment présent ce jour-là ou aurait-il peint cette scène depuis son atelier d’Anvers, grâce à son imagination et aux nombreuses estampes que l’on pouvait trouver à ce sujet ?


Claude Gellé, lui , s’est bien rendu à Rome et pour cet orphelin Lorrain, le succès sera rapide. Ce peintre de paysage réalisera plus de 200 peintures ,1200 dessins et 44 eaux-fortes(explication e.f)partie entre 1612 et 1620, il décidera de s’installer définitivement en Italie en 1627.




La finesse de ses eaux-fortes est indéniable. Les œuvres exposées montrent à quel point le thème des brigands et de l’enlèvement d’Europe lui était cher (il réalisera plus de 4 reprises de ce dernier thème). L’artiste sera particulièrement moderne en créant son Livre de vérité.





L’Italie est donc plus que jamais à la mode. Beaumarchais le premier y succombe en décidant la construction d’un hôtel particulier en 1787 près de la Bastille et décoré de huit panneaux aux styles proprement Italiens.
Hubert Robert est choisi pour cette commande, célèbre dans sa « mise en scène paysagiste ».



Celui que l’on appelle « Robert des ruines » dessine alors des paysages faits de Venus et de ruines, de paysages et de figures parlantes.



 En 1802, la maison de Beaumarchais doit laisser sa place au canal de l’Ourcq. Elle est rachetée par la ville de Paris et détruite définitivement 28 ans plus tard. Les huit panneaux partent pour l’ancien Hôtel de ville, échappent à un terrible incendie les laissant « écaillées »(selon un rapport administratif de 1871) pour finalement être séparés entre le Petit Palais et les appartements privés du Préfet.

Voici près de deux siècles que le décor antique n’avait pas été montré au complet. Un des panneaux attire l’attention de par ses inexactitudes, celui de Marc-Aurèle.




Le décor d’Hercule Farnèse rappelle comment certains thèmes étaient au cœur des artistes. Fragonard en 1773 peindra également dans son Parc à l’Italienne, la fameuse sculpture. De même, Le temple de la Sibylle dessiné par Hubert Robert en 1778 le sera aussi par Jean Barbault quelques années auparavant(1770).

Ces souvenirs d’Italie cachés en plein cœur d’un neuvième arrondissement tumultueux permettent de voir enfin les huit panneaux réunis mais encore de redécouvrir Claude le Lorrain, de s’extasier devant les dessins de Camille Corot revenu par trois fois dans ce pays et de comprendre l’attrait que pouvait avoir ce lieu sur les artistes de l’époque.

 Quand au catalogue de l’exposition, il est parfait : petit, bien illustré, simplement rédigé, finalement sobre et complet à l’image de son exposition.




Marie Dufour


Crédit:
Image 1: Couverture du catalogue de l'exposition,François-Marius Granet, Effets de lumière dans les ruines,1820.
Image 2: Ruines romaines,1776,hubert Robert.
Image 3: Le troupeau en marche par temps orageux,1650-1651,Eau-forte,washington/paris1982-1983.
Image 4:Hercule Farnèse,Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.
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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 15:50

Le Centre Pompidou présente

La subversion des images

jusqu’au 11 janvier 2010


 Interview des commissaires de l'exposition Quentin BAJAC et

Clément CHEROUX


           Les surréalistes vivent ensemble. Ils sont dans l’esprit de groupe. « La poésie doit être faite par tous, non par un. » selon la formule de LAUTREAMONT. Ils partagent tout : leur vacance, leur amour, se  retrouvent dans des cafés parisiens pour décider de leur action ou simplement s’amuser ensemble au jeu du cadavre exquis.




Les surréalistes veulent revisiter l’art, transformer les systèmes de représentation traditionnels. Comme le prouvent les neuf salles du musée, la photographie va devenir une des bases de leur créativité.



André BRETON, sa femme Simone, Paul ELUARD,Joseph DELTEIL, Marx ERNST et leurs amis posent (comme cette photo datant de 1924 les représentant en étoile) , se mettent en scène lors de fêtes foraines ou d’expériences , comme celle de l’écriture sous hypnose, lors des « séances de sommeil. »

Les surréalistes utilisent alors l’objectif pour constituer des mises en scènes. Il n’y a pas de spontanéité dans les clichés. Tout a un but précis. Le corps nu de cette femme appuyée sur une machine infernale a quelque chose d’inquiétant(Man RAY, Erotique voilée 1933-1934) Cet escalier aux deux chaussures grimpantes sans corps devient tragique.(Marcel MARIEN L’esprit de l’escalier 1952)

Jean COCTEAU dira qu’il s’agira de « compromettre la réalité..de l’obliger à dire ce qu’elle cache ».

La ville devient alors « leur terrain sacré. » Les graffitis de BRASSAI représentent de la « poésie involontaire »et les Abattoirs de La Villette livrent des images cadavériques.(Eli LOTAR, Abbatoirs de La Villette)

 

En 1919, ils inventent le photomontage, assemblages d’images n’ayant à première vue pas grand-chose à voir entre elles mais formant un tout onirique.

 

Le jeu de cadrage, les changements d’échelle et contre-plongées leur permet d’obtenir des images inédites souvent à partir du corps féminin ou des animaux eux-mêmes comme ce gros plan d’une Pince de homard  de Jean PAINLEVE datant de 1929.

 

Photographier n’aura donc jamais de lien avec le réel. Le but n’est pas de rendre le monde tel qu’il est mais d’aller plus loin, de voir « ce qui n’est pas visible ». « Forme tes yeux en les fermant » sera l’un des postulat d’André BRETON et Paul ELUARD. La photographie de Dora MAAR fait littéralement peur. Appelée Le Simulateur, elle montre un enfant aux yeux blancs comme accroché au plafond d’une église. Son corps arquebouté rappelle celui de la fillette dans le film L’exorciste.

 

Et quand ils immortalisent une image, les artistes s’arrangent toujours pour rester dans l’automatisme, pour eux cœur de l’inconscient. Prendre une image sur le vif, écrire sans réfléchir: autant d’actions sincères puisque non contrôlées par leur volonté. « Prenez le hasard, donnez-lui de la lumière et vous verrez »dira Arthur HARFAUX.

Des billets d’autobus roulés peuvent donner lieu à maintes interprétations (BRASSAI, Billet d’autobus roulé 1933) ainsi la branche de Claude CAHUN rappelant une main humaine, handicapée d’un doigt.(Claude CAHUN, sans titre,1930).

 

 Alors que Man RAY travaille dans sa chambre noire, Lee MILLER, sa compagne ,allume accidentellement la lumière. La solarisation est née, encore un moyen de déformer le réel.  Ses corps nus désarticulés baignent dans une clarté très particulière (Man RAY, Primat de la matière sur la pensée,1931)

 

La dernière salle de l’exposition rappelle que les surréalistes n’étaient pas opposer à une  coolaboration avec la publicité, la photographie de mode, le monde commun. La célèbre photographie des Larmes de Man RAY(1933) montrant des yeux de femmes aux cils perlés de grosses gouttes d’eaux, sera utilisée pour un mascara.



 

Des expositions sur le surréalisme, il y en a eu. Rappelez vous en 2008 celle, excellente, sur Jacques PREVERT à l’Hôtel de Ville  de PARIS ou même 25 ans plus tôt au Centre POMPIDOU.




Mais ici parce que le thème est très ciblé (l’étude de la photographie par les surréalistes), les œuvres très nombreuses (pas moins de 350) et les explications claires, l’exposition reste originale.


Marie DUFOUR

 

 

 

Crédit:


Affiche de l'exposition, Lee Miller de Man Ray,1929,c:Adagp,Paris 2009,c: Man Ray estate/the penrose Collection ,England,2009,c: Man Ray Trust/Adagp,Paris 2009


Image 1: Jean Painlevé,Pince de homard,1929,Centre Pompidou,c:Adagp,Paris 2009,c:Collection Centre Pompidou,Paris,Diffusion RMN,Photo:Jacques Faujour.

Image 2: Claude Cahun,Que me veux-tu?Autoportrait double,1929,Musée d'Art moderne de la ville de Paris,c:Centre Pompidou,Paris,Photo:Philippe Migeat.

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 15:04

La Pinacothèque de PARIS présente l’Age d’or hollandais de REMBRANDT à VERMEER*

jusqu’au 7 février 2010


 

Interview de Marc RESTINELLI, Directeur de la Pinacothèque.

  *En association avec le Rijksmuseum


  

  Pourquoi la peinture hollandaise devient-elle extrêmement riche au XVII eme siècle ?

Les Pays–Bas souhaitent avant tout lutter contre la domination espagnole. Pour cela, les sept provinces du nord se regroupent en « République des Provinces-Unies ».  Cette union permet à la Hollande de devenir la plus grande puissance commerciale et maritime du XVII ème siècle. L’art se développe alors assez naturellement gràce à l’apparition d’une classe moyenne composée de négociens en commerce maritime. Ces nouveaux bourgeois veulent faire savoir leur réussite sociale.Ils représentent les principaux commanditaires d’oeuvres. Un homme riche doit  absolument posséder une belle toile dans son appartement. .

 

Mais pourquoi cette peinture représente-t-elle toujours des scènes de la vie ordinaire,

des « scène de genre » ? 

 

Chaque peintre a alors sa spécialité. Willem Claesz HEDA est spécialiste de la nature morte, Paulus POTTER celui des animaux, Meindert HOBBEMA celui des paysages. VERMEER et REMBRANDT développent également leur talent pendant cette période.

Pourtant, ils peuvent être considérés comme à l’écart de cette peinture de genre :



 

S’ils sont différents, pourquoi  la Pinacothèque intitule-t-elle cette exposition «L’Age d’or hollandais de REMBRANDT à VERMEER » ?

 

Pour acheter toutes ces toiles, les peintres s’organisent sous forme de guildes, ce qui leur assure une certaine sécurité quant à la concurrence extérieure et le marché de l’art. Qu’entend-on par ce terme ?

 

Ce système a ses failles, le peintre ne doit pas vendre en dehors de sa ville. Seul Haarlem Frans HALS peut déroger à la règle tant son succès est grand.




Il en est de même pour REMBRANDT, inventeur du « clair-obscur ».

Pour le Directeur de la Pinacothèque, une des toiles qu’il aurait aimé mettre dans son salon est sans aucun doute celle que REMBRANDT a peinte de son fils Titus.


 

 


Pourquoi ne pas avoir choisi cette toile en guise d’affiche à l’exposition plutôt que celle de VERMEER, La lettre d’amour ?

 

 

Tous ces chefs d’œuvres résident normalement au Rijksmuseum d’AMSTERDAM. Etant en travaux de rénovation, son Directeur Wim PIJBES a accepté qu’ils sortent très exceptionnellement de leur pays. Une fois réouvert, le musée gardera jalousement ses trésors, pour toujours.


Il est donc évident qu’il faut se rendre à cette exposition, unique , qui présente des sujets si proches de nous et pourtant si loin dans le temps.

 

Marie DUFOUR

 

Crédit:


Image 1: Johannes Vermeer, La lettre d'amour, 1669-1670, Rijksmuseum,Amsterdam

Image 2: Meindert Hobbema,Le moulin à eau,1666, Rijksmuseum,Amsterdam.

Image 3: Franz hals,Portraits d'homme,1635, Rijksmuseum,Amsterdam

Image 4: Rembrandt Harmensz van Rijn, portrait de son fils Titus, habillé en moine,1660,Rijksmuseum,Amsterdam.

 

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 13:54

La Fondation Henri CARTIER BRESSON

présente August SANDER

« Voir, observer et penser » jusqu’au 20 décembre 2009



Interview d’Agnès SIRE, commissaire de l’exposition

 


 

      En se penchant sur le travail de ce photographe portraitiste professionnel, un sentiment de surprise nous envahit. Cet homme a passé toute sa vie non seulement à photographier la vision de son Allemagne mais encore à classer ses tirages selon une méthode bien précise, « comme une mozaïque » disait-il. Son projet principal, qu’il n’aura pas le temps de finir, en est la preuve vivante. « Homme du siècle » est divisé en sept sections elles mêmes subdivisées en cartons : le paysan, l’artiste, la femme, les catégories socio-professionnelles, les artistes, la grande ville et les derniers des hommes..

Classer fait donc à part entière partie de son oeuvre :


N’était-ce pas prendre un risque que de présenter ensemble ces photos de portraits, paysages et d’études botaniques ? Comment savoir si ce projet aurait plu à l’artiste ?


Cette centaine de clichés nous livre une Allemagne aux différents visages, une Allemagne pendant la République de WEIMAR, affaiblie par la guerre, pauvre, infirme aussi. Etait-ce parce qu’il était trop proche de la réalité que son oeuvre dérangeait ?


Le fait qu’il photographie ce qu’il voit, sans essayer de camoufler la dureté de son pays le classerait comme un photographe documentariste. Pourtant beaucoup considèrent qu’il faisait partie à part entière de la nouvelle objectivité. .à moins qu’il ne s’agisse finalement de la même chose.


Lui qui détestait les « photographies saupoudrées de sucre avec des minauderies, des poses et des effets », il n’en faisait pas moins poser ses modèles et pendant des heures entières tant il recherchait la perfection. N’est- ce pas contradictoire avec cette envie d’éviter « les poses » ?


Un cliché attire notre attention, celui montrant sa femme portant deux jeunes bébés, ses fils. La photographie reflète la sérénité et pourtant, August SANDER la dénomme :« Mon épouse entre joie et tristesse »

Tristesse ?


Une autre photographie étonne, celle du peintre Anton Raderscheidt. Seul dans la rue, un grand manteau le recouvrant, il semble dans ses pensées.

 


Qui était cet homme ?



 

Pour Agnès SIRE, La boucle du Rhin près de Boppart fait incontestablement partie de ces clichés préférés.




Mais elle aime aussi particulièrement celle du peintre Anton Raderscheidt.





Cette exposition permet de mieux connaitre un artiste qui  toute sa vie essaya d’établir un inventaire sociologique des hommes , leur métier, leur classe sociale. Un travail très impressionnant.


Marie DUFOUR

 

crédits: 

 

Image 1:Jeune fille, westerwald, vers 1925,August Sander.

Image 2: Le pianiste, Max van de sandt,1925, August Sander.

Image 3: Peintre, Anton Raderscheidt,1926, August Sander.

Image 4: La boucle du Rhin près de Boppard,1938,August Sander.

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 12:05

Le Petit Palais présente Fernand PELEZ La parade des humbles, jusqu’au 17 janvier 2010

 

Interview du commissaire de l'exposition et conservateur en chef: Isabelle COLLET


 

    Le Petit Palais nous a toujours habitué à des expositions sortant de l’ordinaire. Elle n’y dérogera pas, cette fois encore. Qui connaît ce peintre issu du cursus académique classique et rapidement considéré comme le représentant de la classe miséreuse? Soyons franc, peu de monde.

Alors pourquoi décider maintenant de réaliser une exposition sur cet oublié quand les musées alentours proposent des visites aux entrées sûres ?

 

 

Les premières toiles ne convaincront peut-être pas d’emblée. Le style très classique des grands tableaux ou des dessins surprennent le visiteur.  Fernand PELEZ a d’abord suivi une formation académique, par ailleurs réussie puisqu’il obtient une troisième médaille pour un modèle vivant,Faune à la flûte (1870), qu’il réintroduira dans une de ses futures œuvres phares l’Humanité ! , 26 ans plus tard.

Il travaille alors avec Alexandre CABANEL qui le prépare à la peinture d’histoire.

 

 

Avec son œuvre Au lavoir , le peintre se rend compte de ce qu’il veut vraiment: représenter des sujets contemporains, presque comme s’il s’agissait d'une photographie.


Il devient alors un peintre naturaliste.

 

 

Il montre le PARIS malheureux, sans le sou, celui des hommes rejetés. L’artiste privilégie la couleur grise et les traits épais seuls capables de symboliser cette pauvreté.

 

 

Les enfants deviennent un de ses sujets récurants. Il les peint endormis dans la rue, enlacés pour se tenir chaud dans des couvertures douteuses, il les présente encore revenant du pénible travail de la cueillette, comme ce Petit marchand de mouron ayant probablement parcouru de nombreux kilomètres pour obtenir la plante.

Les faits divers l’influencent puisque sa toile Un nid de misère ferait référence à ces deux enfants retrouvés  presque morts de froid et de faim dans une bâtisse abandonnée.

 

 

Le tableau dénommé La vachalcade dérange vraiment. Des enfants cachent leur visage sous des masques aux figures déformées tandis qu’une bannière tenue par l’un d’entre eux livre le mot " Misère" d’où pend lamentablement un rat mort. Fernand PELEZ aurait ici représenté une des manifestations de l’époque.

 

 

L’exposition a le mérite de rendre compte des étapes intermédiaires entre l’oeuvre débutant et finissant. La bouchée de pain représente des nécessiteux en train de faire la queue devant un « réfectoire populaire fondé en 1885 ». En face du tableau fini, dix panneaux  détaillent les personnages de la toile et l’évolution même de son entreprise. « Il y a de la boue dans son pinceau » écrira E.HENRIOT à son sujet. A côté de l’œuvre aboutie, des photographies provenant du Musée CARNAVALET  illustrent avec force la pauvreté de notre capitale : mendiants, hommes âgés et courbés par la dureté de la vie s’offrent à notre regard.

 

Les danseuses seront un des derniers thèmes du peintre. Il y représente des jeunes petits rats de l’Opéra occupées à leur préparation. Evidemment, nous penserons à Degas bien que la différence entre les deux peintres soit grande. Ici il ne sera pas question de jolies tenues ou de grâce particulière. Nous sommes au cœur de la réalité et ces élèves sont cruellement jeunes. Là encore, nous pourrons constater le travail en série réalisé avant d’obtenir le tableau achevé.

 

L’affiche de l’exposition est tirée d’une de ses grandes huiles sur toile, Les saltimbanques(1888). Pourquoi ce choix ?



 

Quelle est l'oeuvre qui intéresse particulièrement le commissaire et conservateur en chef, Isabelle COLLET?


L’exposition de celui qui voulait « raconter les pauvres de PARIS » a le mérite de rappeler la réalité, toujours d’actualité. Une classe moyenne de plus en plus rare et des riches qui s’accaparent sans complexe un monopole.


Marie DUFOUR


Crédits:


Image 1: Visuel de l'exposition tiré de Grimaces et misères-Les Saltimbanques,1888,Petit-Palais/Roger-Viollet.

Image 2: Sans asile ou Les Expulsés,1883,Petit-Palais/Roger-Viollet

Image 3:Le Petit Marchand de mouron,1880,suzanne Nagy.

Image 4:La Vachalcade,1896-1900,Petit-Palais/Roger-Viollet.

Image 5:Grimaces et misères-Les Saltimbanques,1888,Petit-Palais/Roget-Viollet.

Image 6:Les Danseuses,1905,Petit-Palais/Roger-Viollet.


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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 11:08

L’Institut du Monde Arabe présente les Arts de l’ISLAM, chefs d’œuvres de la collection Khalili

jusqu’au 14 mars 2010

 

 


Interview du commissaire de l'exposition et de la direction du musée et des expositions, Eric DELPONT.


 

     Les 471 trésors exposés dans la capitale couvrent au total treize siècle d’histoire et pas moins de trois continents.

Appartenant au milliardaire populaire Nasser D. KHALILI,, les œuvres auraient été exposées pour aider «  au rapprochement et à la compréhension entre les religions. »


C’est d’ailleurs dans ce seul but que ce passionné commencera à réunir des objets islamiques en 1970. À la tête de la plus grande collection privée d’art islamique au monde avec 25000 pièces à son actif, Nasser D. KHALILI ne dispose pas encore d’un lieu propre d’exposition. Ses œuvres collectées voyagent à travers les pays, les musées du monde entier.


Auparavant en AUSTRALIE puis aux EMIRATS ARABES UNIS, cette sélection prestigieuse s’arrête quelques mois chez nous.

 

L’exposition s’intitule Art de l’ISLAM. Pourquoi ne pas avoir dit "art islamique" ?

 

Si cet art n’est pas que de finalité religieuse, il en a tout de même été très largement influencé. Page d’un Coran à l’encre noire et dorée du début du Xeme siècle,main de Fatma en amulette  incrustée de rubis,diamants et émeraudes du début du XIX ème..autant d’objets chargés de religion?


Que signifie cette calligraphie en forme de lion provenant de TURQUIE et datant de 1913 ?

 

Califes, Emirs, Sultans participent à la formation de cet art. Forts de leur richesse, ils veulent l’exposer aux yeux de tous. Rien n’est trop beau pour eux. Les arts de cour se développent alors, créant pour des Palais, des églises ou des personnalités de vraies splendeurs. Ainsi le palais des Abbasides à BAGDAD possédait un arbre en argent planté dans un grand bassin de mercure étincelant. Ses branches en or et en argent retenaient des automates d’oiseaux chanteurs à différentes tailles, eux aussi en or et en argent.

 

 

Cette petite boite à merveille en or incrustée d’émeraudes devait également appartenir à un riche mécène.

 

La collection montre des scènes figurées avec représentations d’oiseaux ou même d’humains. Une cinquantaine de miniatures évoquent des scènes d’amour, de combat de chasse ou d’histoire bibliques. Le Coran permettait donc la représentation de l’être humain et animal ?

 

L’art islamique ne semble pas avoir de limite. Il se place  dans la vie de tous les jours, à la fois ornementale et utilitaire. Assiettes aux inscriptions coraniques, carafes en forme d’éléphant, brûle-parfum en forme d’oiseau, il paraît ainsi proche du peuple.

 

Et si le commissaire de l'exposition pouvait emporter avec lui une seule oeuvre,où irait sa préference?



Cette sélection d’œuvre  pousse à l’imaginaire, à ce que devait être l’Orient brillant de mille feux ,aux palais de pierres précieuses où même les habits étaient d’une richesse inestimable,où les artisans des ateliers de cour, joailliers et orfèvres, se livraient à la création de pièces précieuses et uniques..


Marie DUFOUR

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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 15:58

                        Le Musée du Luxembourg présente Louis Comfort TIFFANY : Couleurs et lumière

  Jusqu'au 17 janvier 2010

 

Interview de Fabienne Charpin-Schaff, responsable de projet.

 


     Voilà 109 ans que les oeuvres de Louis Comfort TIFFANY n'avaient pas été montrées en France. Un siècle plus tard, le musée du Luxembourg expose quelques objets, lampes, vitraux, vases  de celui qui deviendra un des symboles de l'art nouveau, un des plus grands verriers de la fin du 19 ème siècle.

 

Parmi ces 160 pièces, certaines proviennent de collections privées et sont donc très rarement montrées.Quant à la scénographie d'Hubert LE GALL, elle rajoute à la beauté de ces objets. L'espace est utilisé avec sobriété, les objets particulièrement mis en valeur. Les 4 vitraux provenant de la collection du musée des beaux-arts de MONTREAL, spécialement démontés, étudiés, restaurés et transportés pour l'occasion rappellent que Louis C. TIFFANYdécora les intérieurs de nombreux édifices publics et religieux. Les globes de l'éclairage électrique du Lyceum Théâtre , premier théâtre à fonctionner à l'électricité en 1885, seront ainsi dessinés par l'artiste et de nombreuses églises new yorkaises à la fin du 19 ème siècle, auront des vitraux ou du mobilier provenant de la firme TIFFANY.

 

Pourtant,Louis Comfort TIFFANY aurait du être joallier comme son père et reprendre l'entreprise familliale. Il sera d'abord peintre avant de s'intéresser à ce qui l'a toujours émerveillé, le verre: "Ce qui m'a d'abord attiré avec ce matériau , c'est l'éclat des couleurs" dira- t-il à l'âge de 60 ans."On peut créer avec le verre des effets, impossibles à obtenir avec des pigments, par exemple se rapprocher de la couleur éclatante et particulièrement subtile du ciel." Son but sera alors de rivaliser avec la peinture, d'avoir un choix encore plus grand que le peintre et sa palette.

 

Il sera donc verrier, son père ne lui en voudra pas longtemps, l'aidant financièrement dans toutes ses entreprises.


L'amabilité et le carnet d'adresse du fils serait aussi pour quelque chose dans ce succès:

 


Doit-on alors être étonné de savoir qu'à trente ans l'artiste ouvrait sa première verrerie et fondait même chez lui, au dernier étage de son appartement new yorkais, sa première entreprise?


 

Si les relations et le confort monétaire à être issu d'une riche et célèbre famille américaine ont sans aucun doute aidé l'artiste à se faire connaître, sa vision nouvelle du travail de verrier impressionne.


Il devient un mentor de l'Art Nouveau, avec des vases inspirés de la nature, comme le vase Liseron ou encore la lampe Glycine.

 

 

En engageant Clara DRISCOLL(1861-1944) comme chef de l'atelier féminin de coupe de verre , la création devient à son comble. Elle dessine et réalise la célèbre lampe Libellule ou une série d'abats jours en vitrail à motifs floraux.


C'est encore elle qui crée la lampe "Cobweb", lampe "toile d'araignée", évocation poétique du printemps, dont l'abat-jour et le pied forment un tout, et ne peut se vendre en pièces détachées.

 

Une autre artiste participa au succès de Louis.C TIFFANY, Agnès NORTHROP(1857-1953), spécialiste des   motifs floraux et des paysages.

Elle travaillera dans l'atelier jusqu'à la fermeture de l'entreprise. Le musée du Luxembourg présente un de ses chefs d'oeuvres avec le vitrail Magnolia, qui avait été encensé par les critiques lors de l'exposition universelle de 1900. "Oeuvre magnifique avec laquelle aucun autre verrier ne peut rivaliser"diront les critiques. Agnès Northrop recevra alors un diplôme de mérite. Son oeuvre restera chez elle, encadrée fièrement dans son appartement, jusqu'à la fin de sa vie.

 

 



Nous pouvons alors nous demander devant un tel succès si l'artiste n'a pas été tenté de produire en série.

 

Qui en effet ne connait pas, même malgré lui, les lampes TIFFANY ?


Après l'exposition universelle de 1900, l'entreprise décline. La première guerre mondiale n'arrange rien, les ouvriers de L.C.TIFFANY partent au front..A 84 ans, victime d'une pneumonie, l'artiste décède dans son appartement. Ce n'est qu'à partir des années 1960 que l'on redécouvrira l'inventeur du verre favrile"verre travaillé à la main" et de toutes ces pièces si particulières.

Il était grand temps de rendre hommage à celui que certains appellent"le magicien du verre".

Marie DUFOUR

 

Crédits:


Image 1: L'ange de la résurrection,1902, verre, plomb Musée des beaux-Arts de Montréal,c MBAM; Montréal.

Image 2: vase Liseron, 1915, verre favrile bleu et or, Detroit The detroit Institute of Art,c The dtroit Institut of Art.

Image 3:Vitrail Magnolia, 1900, verre, plomb, St Petersbourg, Musée de l'Ermitage,c.Yuri Molodkovets

 


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