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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 16:13

 

Le Théatre Marigny

présente

Les bulles


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Auteur : Claire Castillon
Comédiens : Emilie Caen, Olivia Côte, Jean-Baptiste Verquin
Metteur en scène : Marion Vernoux, Sandra Choquet

 


 

 

Ecrit par Claire Castillon en 2010, ce recueil de nouvelles mis en scène par son amie Marion Vernoux s'adapte parfaitement au théâtre, sans aucun doute aussi grâce au choix des comédiens.

En une heure, trois artistes talentueux entrent dans la peau de différents personnages tous assez névrosés, qui nous ressemblent parfois étrangement. Grâce à leur gestuelle, leur langage, Emilie Caen, Olivia Côte et Jean-Baptiste Verquin nous font croire sans aucun effort, à l’existence de leur personnage. Il n'était pas évident de faire vivre ces saynettes très courtes dans un décor quasiment similaire, le pari est très largement relevé.

lesbulles.png

Astucieuse idée que de créer un mur à la fenêtre centrale, séparant en deux la scène: au second plan un appartement confortable, au premier plan des chaises de bar permettant aux comédiens de circuler facilement autour de leur texte.

Le public sourit beaucoup des thèmes abordés, souvent vus et revus dans notre quotidien: une jeune femme aux différents amants, une autre castratrice, un couple décalé par l'univers de leur enfant, une mère de famille d'une méchanceté déconcertante et pourtant aimante, etc..

 

Le concept novateur de la pièce est à évoquer: chaque soir, ce sont des textes différents qui sont joués par les comédiens, tous piochés dans un corpus répété à l'avance. Un spectateur peut donc venir plusieurs fois au Théâtre Marigny sans jamais voir la même pièce.

 

Une pièce très bien jouée, des sujets légers en apparence mais qui ont le mérite de faire réfléchir: encore une fois la petite salle du Théâtre Marigny a pris le risque qu'on en attendait en proposant ce texte intelligent.

M.D

 

 

 

Infos pratiques:


Théâtre Marigny

Carré Marigny

75008 Paris

Durée: 1 heure

tarif unique: 28 euros

01 53 96 70 00

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 16:19

 

Le Théâtre des Bouffes Parisiens

présente

Hier est un autre jour !


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Auteur : Sylvain MEYNIAC, Jean-François CROS

Comédiens : Daniel RUSSO, Gérard LOUSSINE, Axelle MARINE, Jessica BORIO, Xavier LETOURNEUR, Jean-François CROS

Metteur en scène : Eric CIVANYAN

 


 

         Nous sommes prévenus, la pièce se veut légère et drôle. Du vaudeville ? Oui et non. Oui pour son comique de situations, moins pour son absence de morale. Plus une petite comédie, certes légère, mais pas désagréable.

Ici, Pierre est un avocat sérieux et droit, travaillant au sein d'un cabinet qui va se révéler bien différent de l'image qu'il s'en était fait. Ses collaborateurs en sont-ils vraiment?Pourquoi sa nouvelle secrétaire se trouve-t-elle être son ancienne compagne ? Des questions qui trouveront leur réponse au sein d'une journée qui ne cessera de se répéter.

Il n'y a peu de surprises réelles dans l'écriture de la pièce. Un duo improbable : l'un brillant mais naïf, l'autre bavard et stupide (on pense à Jacques Villeret et Thierry Lhermitte  du film de Francis Veber Le diner de cons ou à Gerard Depardieu et Pierre Richard dans Les compères du même réalisateur..etc..), une amourette trop vite éteinte, une improbable amitié et des situations de stress permettant un rythme soutenu de la pièce.

La musique apporte un véritable plus à la mise en scène, elle-même bien faite.


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Daniel Russo connait son texte, le dit bien, et même s'il campe souvent un peu trop un Louis de Funès dans ses accès de fureur, il reste attachant. Gérard Loussine correspond à merveille au faciès attendu pour son rôle : le duo ne sonne pas faux.

 

La prestation de Jean-François CROS est à retenir, son aisance scénique contribue à donner vie à son personnage, un collaborateur infidèle, tricheur et sans scrupule.

La morale de l'histoire était connue d'avance, mais ne dérange pas les Parisiens, ils sont venus chercher ce moment, le contrat est rempli, la soirée est réussie.

M.D

 

Infos pratiques :


THEATRE DES BOUFFES PARISIENS
4 rue Monsigny
75002 PARIS

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 15:36

 

 

Le Théâtre du Vieux-Colombier

présente

Hernani

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Auteur : Victor Higo

Comédiens :Bruno Raffaelli : Don Ruy Gomez de Silva, Françoise Gillard : Dona Josépha, le Laquais et un Conspirateur, Jérôme Pouly : Don Carlos, Félicien Juttner : Hernani, Jennifer Decker : Dona Sol de Silva, Elliot Jenicot : Don Ricardo, un montagnard et un Conspirateur

Metteur en scène : Nicolas Lormeau

 


 

             « 25 février 1830 ! Cette date reste écrite dans le fond de notre passé en caractères flamboyants : la toute première représentation d'Hernani ! Cette soirée décida de notre vie ! Là nous reçûmes l'impulsion qui nous pousse encore après tant d'années et qui nous fera marcher jusqu'au bout de notre carrière. » Théophile Gautier.

 

 

 

 

     Victor Hugo fait partie des dix auteurs les plus joués par la Comédie-Française, bien après Molière (33400 représentations) et Jean Racine (9408 représentations).

 

 Parmi les 3171 représentations de l'artiste, 979 seront consacrées à Hernani, dont le  titre complet est Hernani, ou l’Honneur castillan.Il s'agit donc d'un de ces grands textes, fondateur du romantisme,joué par Mounet-Sully et Sarah Bernhardt, Mary Marquet et Maurice Escande ou encore Geneviève Casile et François Beaulieu.

 Joué pour la première fois le 25 février 1830 , la pièce suscite les passions, les désaccords et reste célèbre pour l'agitation  entre les 'classiques' et 'romantiques', on parle de La bataille d'Hernani. Pendant quatre mois et 39 représentations, les comédiens joueront devant un public n'hésitant pas à siffler entre les vers, à se lever, à se battre entre eux.

La pièce ne sera reprise que huit ans plus tard, en 1838, après un procès entamé et gagné par Victor Hugo contre une troupe peu pressée de se réapproprier un texte si tumultueux.

Deux ans plus tard, nombres de ses pièces sont interdites, dont Hernani, par un gouvernement qui y voit un outrage aux moeurs.


Il faudra attendre 1867 pour que Napoléon III supprime enfin la censure qui pèse sur les pièces de Victor Hugo. Hernani est rejoué dès la fin de la sentence, et Victor Hugo , exilé, revient à Paris.

 

S'attaquer à un tel monument historique est donc loin d'être évident. Nicolas Lormeau choisit de ne pas y installer de décor. Le public est au centre de la scène, une simple cour de béton l'entoure.

 

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Cette adaptation s’intéresse avant tout au quatuor amoureux du texte: la noble Espagnole Dona Sol De Silva, son vieil oncle Ruy Gomez,le jeune pâtre et rebelle Hernani, et le roi d'Espagne. Trois hommes aux convictions différentes, amoureux de la même femme.

La fin tragique fait triompher l'amour, celui sans raison.

Bruno Raffaelli incarne magnifiquement ce vieil homme partagé entre ses sentiments et son rang, un rôle essentiel à l'intrigue de la pièce.C'est lui qui peut faire pencher les décisions, raisonner ou provoquer.

Felicien Juttner a l'énergie qu'il convient à la fougue d'Hernani.

 

L'absence de décor pourra en dérouter quelques uns, les costumes, superbes, en impressionner d'autres, le jeu de la très belle Jennifer Decker, diviser, mais tous tomberont d'accord sur la beauté du sujet.

M.D

 

 

Infos pratiques :

 

 Théâtre du Vieux-Colombier
21 rue du Vieux-Colombier,

75006 Paris
Location 01 44 39 87 00/01
7 jours/7 de 11h à 18h
Fax location 01 44 39 87 02

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 17:29

 

Le Studio-Théâtre

présente

Candide


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jusqu'au 3 mars 2013

 

Auteur : Voltaire

Comédiens :Claude Mathieu,Laurent Stocker, Julie Sicard, Serge Bagdassarian,

Laurent Lafitte.

Metteur en scène : Emmanuel Daumas

 

 


 

 

            Curiosité de voir adapter un conte philosophique de Voltaire sur une durée d'une heure. C'est d'ailleurs la première fois que la Comédie Française s'y attèle, même si l'écrivain fait partie des auteurs les plus joués depuis son entrée au répertoire. (3O pièces sur 50 œuvres dramatiques créées sont en effet inscrites à la Comédie-française.)

Pas de rideau pour commencer la pièce et des comédiens déjà présents, arpentant nonchalamment le décor. Il s'assoient, discutent, se lèvent pour revenir un peu plus tard.

La lumière se tamise enfin, le public comprend qu'il doit maintenant vraiment vérifier si son portable est bien éteint !


Un salon luxueux, des femmes aux belles fourrures, hommes en costume rutilant, la haute société. Ce sont eux qui vont nous raconter l'histoire de ce pauvre Candide, qui aimerait tellement croire au meilleur des mondes. Emmanuel Daumas s'amuse à faire de ces événements saugrenus, violents, à la limite du cliché, des séquences vraiment drôles parce qu' elles-mêmes trop poussées. Julie Sicard en Cunégonde peu farouche, Laurent Lafitte en mendiant quémandeur, Claude Mathieu en femme battue, humiliée,torturée restant drôle grâce à la diction de son texte..531664_0202520605094_web_tete.jpg

 

Il faut dire que les femmes ici n'ont aucun repos. Leur condition sociale est déplorable, Voltaire nous le montre tout en continuant à faire de son héros Candide, un homme voulant être résolument optimiste. Cela devient de plus en plus difficile à mesure que passe le conte. La fin, acerbe et toujours désopilante, nous montre les comédiens masculins buvant et mangeant salement des gâteaux apéritifs tout en critiquant les femmes de l'histoire de Voltaire : Cunégonde, la vieille, ne les intéresse plus beaucoup et leurs mots sont durs. Pas de tombé de rideau, mais les spots s’effacent sur cette vision machiste où l'on se demande vraiment comment être optimiste.


Critique certaine et très moderne de la condition féminine au travers de l'humour et ce dès les premiers mots du conte, comme cette description de la baronne et sa fille Cunégonde:  « Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s'attirait par là une très grande considération, et faisait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore plus respectable. Sa fille Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante."

 

La force de cette interprétation tient en son côté décalé, Candide bien présent sur le plateau n'intervient que très peu, se laissant raconter par les comédiens. Cette mise en scène très moderne permet d'adapter simplement et grâce au second degré, des grands thèmes universels qui ne sont toujours pas résolus et le monde reste le meilleur des mondes possibles.  


M.D

 

Infos pratiques :

Comédie-Française – Studio-Théâtre

99 rue de Rivoli (Carrousel du Louvre)

75001 Paris

0144589858

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 16:12

 

 

Le Théâtre de Poche-Montparnasse

présente

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Le mal court


 

Auteur : Jacques Audiberti, 

Comédien : Antony Cochin, Dominique Daguier, Julie Delarme, Jean-Paul Farré, Josiane Lévèque, Marcel Maréchal, Mathias Maréchal, Davy Sardou 

Metteur en scène : Stéphanie Tesson.

 


 

       Pendant plus de 50 ans, Renée Delmas et Étienne Bierry se sont occupés de ce  théâtre aux 127 places, un des plus grands des tout petits de Paris. Né en 1943, ni sa taille, ni le contexte économique et social ne l’empêchent de devenir le haut lieu de l’avant garde théâtral.  L’année 2011 marque un grand tournant, le rideau rouge tombe définitivement sur les planches chargées d’histoire du Poche, le couple s’arrête.

Qui va reprendre un tel lieu, encore empli des premières pièces de Marguerite Duras ou Jacques Audiberti ?

Un tournant décisif qui aurait pu ne pas marcher.

Un cadre historique n’assure pas forcément une reprise heureuse, encore faut-il du talent dans la gestion.


L’acheteur est enfin connu, il s’agit du journaliste et passionné de théâtre : Philippe Tesson. Celui-ci veut modifier le lieu, créer deux salles, jouer quatre spectacles, le premier à 17 heures, le dernier à 21Heures. Tout cela a un prix, la ville de Paris et le ministère de la culture participent budgétairement à cette nouvelle naissance.

Neuf mois plus tard, le projet est accouché, les portes s’ouvrent le 15 janvier avec la pièce Le mal court de Jacques Audiberti.


Avant même de s’y rendre, le spectateur est rassuré de ce choix théâtral, le choc éditorial ne semble pas avoir eu lieu puisque Le Mal court de Jacques Audiberti, a été mis en scène par Georges Vitaly, le 17 juin 1947, dans ce même lieu.(Il est resté un mois à l'affiche après avoir reçu le premier prix d'un festival de jeunes compagnies.)

Quant au choix des comédiens, il est plutôt judicieux et prestigieux. Jean-Paul Farré, Josiane Lévèque, Marcel Maréchal, Julie Delarme..aucun débutant.

 

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Certes le Théâtre de poche a changé physiquement. Il affiche maintenant un parquet sobre, des murs rouges, une grande salle, 28m²de scène et 130 places, contre 100 places pour la petite pièce du bas. Mais l’âme ne semble pas avoir été touchée.

La qualité de la pièce jouée ce soir le prouve ; ce texte choisi, difficile, cruel même, sur le mal triomphant, la vanité des hommes et leur besoin de pouvoir n’était pas forcément la plus simple façon de commencer une nouvelle histoire théâtrale. Elle est courageuse et intelligente.


L’esprit du Théâtre de Poche est toujours là, quelle joie!

M.D

 

Infos pratiques :

 

Le Théâtre de Poche-Montparnasse

75, bd du Montparnasse
75006 PARIS

www.theatredepoche-montparnasse.com

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 11:24

 

Le Théâtre 14

présente

Des souris et des Hommes


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Jusqu'au 31 décembre 2012

 

Auteur : John Steinbeck

Adaptation de Marcel Duhamel

Comédiens : Jean-Philippe Evariste, Philippe Ivancic, Agnès Ramy, Henri Déus, Jacques Bouanich, Emmanuel Dabbous, Philippe Sarrazin, Augustin Ruhabura, Hervé Jacobi.

Metteur en scène : Jean-Philippe Evariste, Philippe Ivancic

Direction d'acteurs : Anne Bourgeois

 


 

 

   En 1937, Steinbeck , 39 ans, écrit un de ses chefs d'oeuvre, Des souris et des hommes, avec l'idée adjacente de l'adapter au théâtre. Il faudra attendre 9 ans pour que le Théâtre Herbertot s'empare de sa version française. Cette histoire d'amitié entre deux hommes n'a depuis cessé d'attirer les compagnies théâtrales , au public toujours présent et intéressé. Les thèmes universels de la différence, de l'injustice et de la bêtise humaine peuvent être indéfiniment représentés sur les planches. Lennie, le simple d'esprit, le rêveur, a mille façon de dire son texte et d'exprimer son caractère à travers sa gestuelle, un travail forcément intéressant pour les comédiens. Son compagnon de fortune, George, celui qui veille sur lui, le protège des autres et de lui-même, apparaît très doux et très féroce, deux sentiments liés ensemble pour préserver l'être cher.

Avec de tels personnages ancrés dans un environnement inquiétant, une ferme californienne des années 30, il n'est pas étonnant que le texte soit à l'affiche de nombreux théâtres.

 

   L'adaptation qu'en a faite Marcel Duhamel dans une mise en scène de Jean-Philippe Evariste et Philippe Ivancic tourne depuis longtemps déjà et provoque à chaque fois le même engouement. Les salles sont pleines, les places difficiles à se procurer. C'est une vraie réussite, méritée.


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   Le décor sobre et naturel, permet de servir au mieux le texte: des tables en bois, sortes de cageots, sont posés devant des paravents de même nature, laissant facilement évoluer les comédiens.

Eux sont excellents, tant Jean-Philippe Evariste dans le rôle d'un Georges protecteur- même si nous aimerons moins la façon dont il pousse sa voix quand il se fâche - que Philippe Ivancic dans celui de Lennie, un homme encore petit garçon qui comprend mal le monde dans lequel il a été plongé.

Les deux comédiens se complètent vraiment, le spectateur ne peut que croire à leur amitié forte, leur rêve en commun.


Les second rôles sont parfaits aussi, Jean Hache (en alternance avec Jacques Herlin) nous fait croire à la gentillesse du vieux Candy, un homme brisé par la vie qui aimerait s'associer aux doux projets de Georges et Lennie: l'achat d'une petite maison pour vivre tranquillement.

Emmanuel Dabbous représente très bien l'image que l'on s'était faite du détestable Curley, un homme bête et suffisant.


Lors de notre venue, beaucoup de jeunes et d'étudiants remplissaient les sièges.

Voilà encore une preuve de la réussite de cette mise en scène et du jeu des acteurs: ils ont su intéresser un public général.

M.D

 

 

Infos pratiques:

 

Théâtre 14

20 Avenue Marc Sangnier

75014 Paris


Réservation :01 45 45 49 77

Durée : 1h50

du 13 novembre au 31 décembre

relâche le 25 décembre

Mardi, vendredi, samedi:20:30

mercredi, jeudi:19h

Samedi 16h

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 11:02

 

Le Théâtre du Vieux-Colombier

présente

La Place Royale


affiche place royale

Jusqu'au 13 janvier 2013

 

 

Auteur: Pierre Corneille

Comédiens : Éric Génovèse : Cléandre, Alain Lenglet : Lysis , Florence Viala : Angélique, Denis Podalydès : Alidor, Elsa Lepoivre : Phylis, Clément Hervieu-Léger : Doraste ,Benjamin Lavernhe : Lycante Et :Dans le rôle de Polymas : Muriel Piquart

Metteur en scène : Anne-Laure Liégeois

 

 


           L'année 2012 s'achève sur une première, celle de l’interprétation de La Place Royale à la Comédie-Française.

Beaucoup jouée au Théâtre du Marais (88 rue Vieille du temple), lieu des premières pièces de Corneille, cette comédie n'avait jamais été présentée par la Comédie-française, contrairement au Cid ou à L'illusion comique, bien intégrés au répertoire.

Pourtant,au 17 eme siècle, La place royale est une pièce au succès reconnu. Mondory, acteur et chef de troupe au Théâtre du Marais, y sera pour beaucoup. Il fera jouer la première pièce de l'auteur, Mélite (1629), et contribuera à lancer la carrière de celui qui devait être avocat.

La Galerie du Palais (1633), la Place Royale (1634), Médée (1635), l'Illusion Comique (1636)et bien sûr, le Cid (1637), seront présentés au public dans son théâtre, remportant à la fois la renommée pour son auteur mais par la même occasion pour la troupe et son lieu de représentation.


place royale

 

Le rideau s'ouvre, première surprise: le décor, façon années 60. Un parquet de bal aux couleurs jaunes un peu passées, des vitraux violets et bleus en guise de fenêtres. Etonnant, tout comme les comédiens, habillés comme les spectateurs. Rien qui pourrait rappeler la date de la pièce, créée à 28 ans par Corneille(1606-1684), en 1634. Ce parti pris du metteur en scène, Anne-Laure Liégeois, permet de s'approprier un texte en alexandrins afin de lui rendre sa jeunesse.

La chose n'était pas évidente car même si le fond des mots reste intemporel puisqu'il s'agit d'amour, le langage choisi aurait pu subir le passage du temps. Grâce aux habits contemporains des comédiens et ce décor actuel, les cinq actes ne semblent pas avoir vieillis.

 

Le Vieux-Colombier reprend près de quatre siècles plus tard, la dramaturgie de ce texte. En voulant absolument le placer dans un esprit contemporain, certes une très bonne idée, il tombe néanmoins dans du surfait. Le spectateur a beaucoup de mal à se projeter dans cette salle de bal avec ses boules à paillettes apparentes. Le titre de la pièce présentée en néon jaune au dessus du décor cherche sa place.


Bien sûr, les comédiens sont excellents, ils donnent beaucoup de force à leur personnage auquel on croit sans hésiter. Denis Podalydès est sincère en homme tiraillé entre l'amour de sa maîtresse et son besoin de liberté, Florence Viala, naturelle en maîtresse d'Alidor, et Alain Lenglet très drôle en amant libre.

Le problème pour certains, se fera plus du côté de cette mise en scène statique, un seul décor pour les cinq actes, qui au lieu de fluidifier le texte, l'entraîne rapidement vers l'ennui.

M.D

 

 

Infos pratiques :


Théâtre du Vieux-Colombier
21 Rue du Vieux-Colombier,

75006 Paris
Métro : Saint-Sulpice, Sèvres-Babylone
Réservation 01 44 39 87 00/01
www.vieux.colombier.fr

 

Du 28 novembre 2012 au 13 janvier 2013
Durée du spectacle : 1h50 sans entracte

du mercredi au samedi à 20h, 16h les dimanches et 19h les mardis

 

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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 12:20

Le Théâtre Marigny

présente

A la française


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Jusqu'au 29 décembre 2012


 

Auteur : Edouard Baer
Comédiens : Edouard Baer, en alternance : Lionel Abelanski, Atmen Kelif, Léa Drucker, Leila Bekhti, Guilaine Londez, Alka Balbir, Vincent Lacoste, Christophe Meynet, Patrick Boshart et Jean-Philippe Heurteaut (piano)
Metteur en scène : Edouard Baer

Musique et paroles : Julien Baer

 


 

       Nous attendions beaucoup de cette nouvelle mise en scène d'Edouard Baer, un peu contrariée des précédentes. Comme tout spectateur, nous avions lu des critiques de la pièce avant de nous y rendre et c'était l'esprit léger que nous prenions place sur un des sièges du beau théâtre Marigny.

 

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Premier constat, la salle est pleine. Evidemment, en s'entourant de tels comédiens, le contraire aurait étonné. Deuxième constat, le public a déjà l'air totalement convaincu, sourire aux lèvres, prêt à rire d'avance. Peut-être que le prix des places le force à anticiper les sentiments de sa soirée.

La lumière s’éteint, ce soir, c'est Léa Drucker qui joue le manageur. La trame est maigre, Edouard Baer et son équipe doivent trouver un spectacle pour le Ministère des Affaires étrangères, représentant au mieux la France. Bien sûr le charme du comédien, acteur et metteur en scène fonctionne mais pas suffisamment pour capter l'attention de plus d'une heure trente de spectacle. Je me pose une question. Certes les plaisanteries sont sympathiques, l'humour décalé est présent, mais de là à en faire toute une représentation...


Quant au public, mon voisin est hilare, il rit de tout, sans concession, tout comme ce jeune couple. La femme blonde sur le siège de devant reste stoïque depuis le début du show - car il ne  s'agit finalement plus que de cela, un show aux ficelles un peu grossières - un couple s'est levé et quitte à regret la salle.


Ce spectacle divisera, le charme de celui qu'on ne peut s’empêcher d'aimer et qui en joue, opérera ou pas. Nous partons amer et déçue, nous aurions vraiment aimé applaudir de bon cœur.

M.D

 

Infos pratique :

Théâtre Marigny

Carré Marigny

75008 Paris

01 53 96 70 30

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 11:48

 

Le Théâtre Herbertot

présente

Le père

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Jusqu'au 30 décembre 2012

 

Auteur : Florian Zeller

Comédiens:Isabelle Gélinas, Robert Hirsch, Sophie Bouilloux ,Elise Diamant, Patrick Catalifo.

Metteur en scène : Ladislas Chollat


 

 

               Voilà un début de pièce particulièrement déroutant. Un appartement, un homme et sa fille. Une discussion se créée, l’homme âgé ne veut pas d’une aide à domicile. Pour sa fille, l’enjeu est vital, son père ne pourrait plus se débrouiller seul. Pourtant à entendre comme il lui répond, ses plaisanteries ou ses colères, nous le trouvons très vivant nous, et il devient difficile de comprendre la volonté de sa fille. Deuxième tableau, presque le même lieu, mais sa fille n’a plus le même visage. Il ne la reconnaît pas, nous non plus. Le sentiment est étrange. Qui est cet homme chez lui, assis sur son canapé ? Un invité ? Non, le mari de sa fille. Nous pensions qu’elle n’en avait plus. Alors nous devenons aussi perdu que lui, croyant pour quelques minutes encore qu’il n’est pas malade. Et puis l’évidence s’impose rapidement, l’homme oublie, efface de sa mémoire les personnes chères. Plusieurs scènes se suivent sans logique temporelle, comme elles lui viennent naturellement dans son cerveau et c’est extrêmement bien pensé.


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La mise en scène est particulièrement soignée et tient ici un rôle essentiel. La place d’un meuble, d’un tableau nous aide à y voir plus clair. Les habits des comédiens se font bourreaux : identiques sur deux filles aux traits pourtant totalement différents. Mais si les vêtements sont les mêmes, peut-être que l’homme se trompe en croyant leur propriétaire inconnue? Alors ,qui est vraiment sa fille ? Est-elle divorcée ? Mariée ? Où est son autre fille, sa préférée ? Beaucoup de questions dont on sent la difficulté d’assimilation pour ce vieillard pas toujours commode.

Le sujet est triste, il aurait pu être totalement déprimant. Il l’est forcément un peu, mais le jeu des comédiens rend la vérité moins difficile. Le public rit même bien volontiers aux réponses illogiques du père.

Nous sommes loin du thème plus facile choisi par le metteur en scène dans sa pièce précédente et ce choix nous réjouit.

Le sujet est recherché, la décoration, les lumières, les costumes aussi, quant aux comédiens, puisqu’ils sont tous excellents, la pièce se fait plus légère et dans le même temps très marquante.

A voir.

Marie dufour.

 

 

 

Infos pratiques :

Théâtre Herbertot

78 bis boulevard des Batignolles

75017 Paris

Réservation : 01 43 87 23 23

Représentations du mardi au samedi à 21h
matinée dimanche 16h

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 19:58

 

La comédie des Champs-Elysées

présente

Que faire de Mister Sloane


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Jusqu'au 31 décembre.

 

Auteur :Joe Orton, adaptation de Vanasay Khamphommala
Comédiens: Charlotte de Turckheim, Gaspard Ulliel,  Michel Fau et Jean-Claude Jay

Metteur en scène: Michel Fau



 

           Petit intérieur coquet meublé années 60 d'une maison londonienne un peu cheap, la décharge locale comme horizon.. Elle appartient à Kath, femme mûre un peu vulgaire, dont on se demande si elle vraiment stupide. Elle est gentille en tout cas. Pleine d'élan envers son prochain, elle décide d' aider à un pauvre étudiant rencontré à la bibliothèque de la ville qui paye décidément bien trop cher son loyer. Pourquoi ne pas venir chez elle puisqu'elle vit seule. Il est vrai qu'avec un tel faciès, l'aide n'en est plus vraiment une. Sloane s'installe donc chez Kath qui ,voulant pêcher le poisson, déploie ses charmes un peu usés mais convaincant à force de persuasion. C'est sans compter sur l'arrivée du frère,très intéressé aussi par cette intrusion.

 

C'est immoral, sale, le décor a toute sa place:la décharge devient de plus en plus envahissante jusqu'à rentrer littéralement par la fenêtre, tout comme la folie de ce trio.

Sloane n'est pas le puceau imaginé, Kath la sympathique locataire relève plus d'une douce folle et son frère pense avant tout à ses bas instincts.

Les personnages sont tous aussi sombres les uns que les autres, interprétés avec brio, pour le plus grand plaisir du public.

 

Langage cru forçant le rire, aucun respect de la femme, de l'amour en général, aucune morale et des ficelles qui auraient pu être vaudevillesques mais qui ne le sont jamais.

 

Michel Fau incarne un homme infecte et suffisant, Charlotte de Turckheim très drôle en folle bientôt ménopausée et prête à tout pour être une nouvelle fois mère, quant à Gaspard Ulliel, même si le ton de sa voix plus rauque que d'habitude surprendra au début, il restera très plausible en garçon faussement crédule se laissant acheter pour sa survie.

 

Sans aucun doute 'La' pièce du moment, à ne surtout pas rater!

M.D

 

 

Infos pratiques:

 

Comédie des Champs-Elysées

 20h 30 du mardi au samedi et à 16h le dimanche.

2h00 sans entracte.

01 53 29 99 19.

www.comediedeschampselysees.com

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